L’envolée des prix des fruits et légumes chez les détaillants, qui pénalise le panier de la ménagère, continue de susciter des interrogations sur les différents circuits de commercialisation. Qui profite de l’anarchie qui règne sur les marchés de gros où la spéculation serait à l’origine de la crise? En tout cas, des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander une réforme des circuits au niveau des grossistes, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 18 et 19 février.
Dans ce cadre, les sources du quotidien ont cité une étude du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ayant recommandé une réforme des marchés de gros à l’échelle nationale. Dans cette étude intitulée «pour une approche novatrice et intégrée de la commercialisation des produits agricoles», rappelle le quotidien, le CESE a fait un diagnostic des «38 marchés de gros de fruits et légumes que compte le pays et qui sont composés de 3.700 producteurs, de 4.600 grossistes et 374 mandataires ainsi que 20 000 employés».
Passant en revue l’état des lieux et les systèmes de fonctionnement des structures de gros, le CESE a pointé du doigt des foyers de rente, la mauvaise organisation, des conditions quelquefois insalubres, l’absence de mécanismes de régulation et d’organisation des intermédiaires tout au long de la chaîne et le développement des niches de rente. Ce qui écarte le circuit de la commercialisation de l’efficience et de la rentabilité escomptées, soulignent les mêmes sources.
En dressant ce constat, le CESE, poursuit le quotidien, a fait une série de recommandations relatives à «ce qu’il faut démanteler et ce qu’il faut développer et réformer au niveau des marchés de gros à l’échelle nationale». Ces recommandations d’ordre stratégique et à caractère opérationnel et managérial s’articulent notamment autour du «développement de nouveaux mécanismes d’accompagnement et d’organisation des producteurs, du renforcement de la position de la commercialisation des produits agricoles dans la chaine de valeur et de l’amélioration du processus de commercialisation des filières agricoles».