Le dossier des vendeurs ambulants est de nouveau sur la table. Cette fois-ci, c’est le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui le remet au goût du jour, à travers son appel à la mise en place d’une stratégie nationale d’intégration économique et sociale de cette catégorie de la population, rapporte Al Ahdath Al Maghribia à la Une de son édition du lundi 13 décembre. La publication se réfère à un rapport que le CESE a préparé en auto-saisine sur ce sujet. Il y propose des mesures professionnelles visant la réintégration des marchands ambulants dans le tissu économique structuré, en leur permettant d’exercer des activités de substitution à leur activité informelle.
Tout en rappelant la difficulté de recenser le nombre exact de marchands ambulants, le CESE estime néanmoins qu’ils se compteraient par centaines de milliers. D’après le quotidien, cette estimation correspond à celle du ministère du Commerce et de l’Industrie. Le nombre de marchands ambulants suit d'ailleurs une tendance haussière depuis plusieurs années, au point que les autorités publiques n’arrivent plus aujourd’hui à les recenser. Et, comme le rappelle Al Ahdath Al Maghribia, ce ne sont certainement pas les répercussions de la crise sanitaire due à la COVID-19 qui inverseront cette tendance.
Pour expliquer ce phénomène, le journal évoque le chômage, l’exode rural, ou encore les différents dysfonctionnements dont souffre l’écosystème de l’enseignement et de la formation. C’est pourquoi le CESE appelle aujourd’hui à la mise en place d’un système de formation professionnelle ouvert qui permettait aux marchands ambulants d’envisager l’exercice d’autres activités formelles. Les programmes d’analphabétisation, les formations dans les domaines des technologies, de la santé et la sécurité, la gestion ou même le commerce sont évoqués comme autant de solutions susceptibles d'ouvrir d'autres voies aux marchands ambulants. Cela est même essentiel afin de structurer le secteur de la vente ambulante, qui nécessite également la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire clair pour encadrer l’exercice de cette activité.
Parmi les recommandations du CESE, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, figure également la conception d’un dispositif de financement des stages qu’effectueront ces vendeurs dans le cadre de leur formation. Cela pourrait prendre la forme de soutiens étatiques, ou de financement sans intérêt. De même, il existe actuellement un besoin de plus de transparence dans les autorisations d’occupation temporaire des espaces publics.