Les restrictions imposées par le confinement ont obligé les patients atteints de maladies chroniques à rester chez eux et à prendre leur mal en patience faute de soins et de consultations médicales. La plupart d’entre eux n’ont pas pu rendre visite à leur médecin traitant ou se déplacer vers les hôpitaux, à cause de l’état d’urgence sanitaire. Ils ont ainsi été contraints d’arrêter leur traitement, malgré le risque de complications pouvant entraîner la mort. D’ailleurs, l’ensemble des spécialistes et des associations médicales relèvent que la pandémie a été fatale à des patients qui ont succombé à des complications cardiaques, cancéreuses, diabétiques et autres. La Société marocaine des sciences médicales (SMSM) a récemment adressé une correspondance au ministère de la Santé pour lui demander de lancer une campagne de sensibilisation conjointe destinée à inciter les citoyens à rendre visite à leur médecin traitant.
La SMSM souligne que les médecins, dans les secteurs public et privé, ont dernièrement reçu des patients atteints de maladies chroniques et dont l’état s’est aggravé pendant le confinement, puisqu’ils se sont abstenus de faire appel à leur médecin. Le président du Réseau marocain pour la défense du droit à la santé, Ali Lotfi, a souligné que la concentration de tous les efforts sur la lutte contre la pandémie avait gravement affecté la stratégie nationale de traitement des maladies chroniques. D’ailleurs, nombreux sont les médecins spécialistes qui appellent à la reprise immédiate des consultations et du traitement de ces patients, en cette période d’atténuation de la crise épidémiologique.
Dans son édition du mercredi 1er juillet, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que, tout au long de la période de confinement, les malades chroniques ont disparu de la circulation. Les spécialistes soulignent que les plus avisés d’entre eux ont contacté leurs médecins traitants par téléphone pour demander des conseils sur leur état de santé et reporter leurs rendez-vous pour consultation. Le docteur Hamdoune El Hassani, spécialiste du diabète, du cholestérol et de l’obésité, indique que 80 % des diabétiques ont souffert du manque de suivi médical pendant l’état d’urgence sanitaire. Or, ajoute-t-il, les patients atteints de maladies chroniques sont tenus de subir des contrôles périodiques. Mais ils ont rechigné à se déplacer vers les centres hospitaliers et les cabinets médicaux.
Les patients étaient convaincus, ajoute ce docteur, que les hôpitaux et les cabinets médicaux représentaient de graves risques de contamination. Cette catégorie de malades a souffert en outre de la rareté, voire de la pénurie de certains médicaments indispensables à leur traitement. Les pharmaciens ont lancé des alertes sur l’épuisement des stocks de plusieurs médicaments susceptibles de provoquer des complications physiques et psychiques à ces malades. Cela passe, ajoutent les responsables de ces officines, par l’accélération de la production ou de l’importation de ces médicaments, cette pénurie risquant de se transformer en nouvelle crise sanitaire.