Mafia des sables: une commission parlementaire d'enquête verra le jour

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Revue de presseKiosque360. Suite à l’alerte donnée par un rapport onusien sur les dangers environnementaux encourus par le littoral marocain, la Chambre des députés a décidé de mettre sur pied une commission d’enquête. Elle aura pour mission d’identifier les exploitants illégaux du sable.

Le 20/09/2020 à 21h51

La Chambre des députés a décidé de créer une commission parlementaire d’enquête en vue de faire toute la lumière sur les mafias qui s’adonnent impunément à l’exploitation illégale du sable au niveau du littoral.Selon le quotidien Assabah du lundi 21 septembre, les députés, qui ont été chargés récemment de faire des visites de terrain en vue d’un topo, se réuniront cette semaine pour mettre les dernières retouches à la constitution d’une commission parlementaire d’enquête sur le vol du sable du littoral.

Cette commission sera d’autant plus indispensable que les parlementaires, après avoir interpellé, oralement et par écrit, les département ministériels concernés (logistique, environnement…), n’ont jusqu’ici reçu que des réponses évasives, voire contradictoires. En effet, les sociétés légalement autorisées à exploiter le sable du littoral ne sont pas toujours bien identifiées et, pire, les autorités concernées par le contrôle se dédouanent en expliquant que le vol de sable est souvent opéré de nuit, rapporte Assabah.

Les députés ont par ailleurs mis en garde le gouvernement contre le laisser-faire des mafias, qui font également perdre au Trésor public quelque 5 milliards de dirhams chaque années, en exploitant illégalement plus de 10 millions de mètres cubes de sable du littoral, sachant que la part du sable sauvagement écoulé sur le marché représente plus de 55% du total des extractions. 

Abdelkafer Amara, ministre de Logistique, de l'eau et de l'environnement, a assuré aux parlementaires que son département, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, était en train de tenter de remettre de l’ordre dans ce secteur. D’ailleurs, selon Assabah, les parlementaires ont demandé à Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, d’ouvrir une enquête pour déterminer qui sont exactement les exploitants, depuis 1995, des 23 carrières de sable autorisées. Certains de ces exploitants sont non seulement illégaux, mais ne payent pas un sou aux caisses publiques.

Pour sa part, le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du 21 septembre, que les habitants de Sidi Abdeslam, dans la région de Tétouan, ont protesté contre la mafia du sable. Ils ont décidé de tenir des sit-in réguliers de protestation, voire d’empêcher les camions d’accéder à leur plage, tant que les autorités n'auront pas sévi contre ce qu’ils appellent la destruction de leur environnement.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 20/09/2020 à 21h51