La wilaya de Tanger a déclaré la guerre aux «mafias» de l’immobilier connues par leur forte influence qui dépasse la ville pour s’étendre à toute la région du nord. C’est ainsi que le wali de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, a pris la décision de démolir et de suspendre les travaux de 60 projets après y avoir constaté des infractions à la réglementation régissant l’urbanisme. Les contrevenants auraient modifié des plans de construction et ajouté des étages supplémentaires, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mardi 22 août.
Parmi les constructions concernées par la décision de démolition figure un bâtiment édifié dans le quartier Rahrah qui est une zone réservée aux villas. Les promoteurs de ce projet affirment qu’ils «n’ont commis aucune infraction à la loi et que les autorités ont agi dans la précipitation en procédant à la démolition de ces constructions et qu’elles devaient suivre les procédures en vigueur dans ce domaine». Des sources du journal indiquent que les propriétaires de ces chantiers démolis ou suspendus sont toujours sous le choc
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que des observateurs qualifient les décisions du wali «d’audacieuses visant à stopper l’incursion du lobby de l’immobilier dans la ville et de sanctionner sévèrement les contrevenants», surtout que ces projets connaissent de graves dysfonctionnements. Mais ces mêmes observateurs craignent que le désir du wali d’appliquer la loi soit confronté à la forte influence des lobbys de l’immobilier.
Ils se demandent «si le wali va aller de l’avant dans cette opération et si la suspension de ces projets n’est qu’une étape dans un processus qui peut aller jusqu’à la démolition comme cela s’est produit pour le bâtiment de Rahrah».
Les mêmes sources indiquent que le lobby de l’immobilier est bien réel et que son influence est très forte puisqu’il comporte de grands élus et des promoteurs ayant des relations étroites avec les directions de certains partis politiques. Mieux encore, certains d’entre eux sont considérés comme les principaux bailleurs de fonds des campagnes électorales de nombreux politiques dans la ville de Tanger.