L’Intérieur opposé à la destruction des «favelas» de Rabat

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, mardi 6 décembre 2022.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, mardi 6 décembre 2022. . khalil Essalak / Le360

Revue de presseDes rumeurs de destruction de maisons à Rabat mettent les autorités en état d’alerte. Le ministère de l’Intérieur prévient des risques que représenterait un tel projet. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Assabah.

Le 07/09/2023 à 20h13

Les services du ministère de l’Intérieur sont clairs: la destruction des maisons de cinq quartiers de la capitale, El Farah, Douar Hajja, Errachad, Mouadda et Al Inbiât, présente des risques importants que les autorités locales et les élus doivent prendre en compte. Si cette opération n’est pas officielle, la rumeur circule de manière insistante auprès des populations des quartiers concernés.

C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 8 septembre. Selon le journal, les auxiliaires d’autorité sont en mesure de dire que les habitants de ces quartiers refusent catégoriquement l’idée d’être relogés dans la périphérie de Rabat. Des indications laissent penser que si cette destruction est actée, elle conduirait plus de 100.000 personnes à protester dans les rues de la capitale. Le ministère de l’Intérieur vient d’en informer l’agence urbaine et les élus de l’arrondissement de Youssoufia dont relèvent ces quartiers. L’objectif est d’éviter toute réaction violente à ce projet.

Toujours d’après Assabah, les habitants des quartiers concernés plaident plutôt pour le lancement d’une opération de relogement progressif, dont le but serait de permettre l’édification de nouveaux immeubles dans la même zone, dans lesquels ils habiteraient une fois achevés.

Auprès de l’arrondissement, l’idée de mener un pareil projet est pourtant démentie. Son président, cité par le quotidien, affirme que cette rumeur vient de spéculateurs. C’est ce qu’il a aussi assuré lors d’une réunion du Conseil de l’arrondissement tenue cette semaine, durant laquelle il a rappelé que le projet de révision du plan d’aménagement n’a pas pour but de détruire des maisons ou autres habitations, mais plutôt de trouver des solutions concrètes aux problèmes d’urbanisme de l’arrondissement. Le président a ajouté que les décisions qui seront prises à l’occasion de cette révision le seront dans le cadre d’une approche participative, impliquant à la fois les élus, les autorités locales, l’Agence urbaine, mais aussi les représentants de la société civile. Il a par la même occasion invité l’ensemble des participants à apporter leur contribution afin que ces fausses rumeurs cessent de circuler.

Pour sa part, la représentante de l’Agence urbaine a, selon Assabah, rappelé que Rabat souffre d’une rareté du foncier, ce qui entrave le développement urbanistique et une expansion horizontale. C’est pourquoi l’une des solutions envisagées est de considérer un développement urbanistique vertical, avec la possibilité d’édifier des immeubles de 20 étages par exemple, ce à quoi les autorités locales semblent s’opposer. Ceci ne fait qu’accentuer la crise du foncier à Rabat, ce qui appelle aujourd’hui à une révision profonde de la politique de la ville adoptée dans les différents arrondissements de la capitale.

Par Fayza Senhaji
Le 07/09/2023 à 20h13