L’Intérieur met fin à l’anarchie dans le secteur des taxis

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Revue de presseKiosque360. La réforme du secteur des taxis est finalement entamée. Une circulaire du ministère de l’Intérieur fixe les nouvelles conditions d’accès et d’exercice de la profession. Explications dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 06/05/2022 à 22h10

C’est un secteur qui nécessite une réelle organisation. Le ministère de l’Intérieur s’y est attelé depuis longtemps, mais les propos d’un conseiller parlementaire lors d'une récente séance des questions orales à la deuxième Chambre ont manifestement accéléré la mise en marche de la réforme du secteur des taxis. Le parlementaire en question avait affirmé qu’il connaissait une personne exploitant pas moins de 200 agréments de taxi et qui aurait bénéficié indûment d’une importante somme d’argent dans le cadre des aides publiques destinées au secteur du transport, rappelle le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 7 et 8 mai.

Quelques jours plus tard, explique le quotidien, le ministère de l’Intérieur adressait une circulaire aux autorités locales, les walis et les gouverneurs en l’occurrence, édictant de nouvelles conditions et critères pour l’exploitation des agréments de taxi. Le document dont le quotidien a repris les grandes lignes, annonce, en effet, une série de mesures visant à mettre de l’ordre dans cette activité.

Ainsi, selon la nouvelle réforme, seuls les conducteurs professionnels, titulaires d’un permis de confiance et de la carte de conducteur professionnel, sont désormais habilités à conclure des contrats de délégation des permis d’exploitation des taxis avec les bénéficiaires des agréments. C’est sans doute l’un des points les plus importants de cette réforme. Les contrats en vigueur actuellement, conclus avec les non professionnels, ne devront pas être renouvelés, stipule la circulaire du ministère de l’Intérieur.

Selon ce document, les exploitants sont également dans l’obligation de déclarer les noms des conducteurs auprès des autorités provinciales. Plus encore, des contrats standards sont prévus pour encadrer les relations entre l’exploitant de l’agrément et le conducteur du taxi.

Le ministère prévoit par ailleurs de nouvelles conditions pour accéder à la profession de conducteur de taxi. L’attribution des permis de confiance devra obéir aux besoins logiques exprimés au niveau de chaque province. D’après le quotidien, le ministère insiste, à ce niveau, sur l’importance de la révision des programmes et de la durée de formation.

Autre mesure tout aussi importante annoncée par le ministère de l’Intérieur: la limitation du nombre d’agréments exploités par les personnes physiques à un seul. Au-delà, l’intéressé est tenu de constituer une entreprise ou de former avec d’autres partenaires une coopérative. Une période transitoire d’une durée d’une année sera toutefois accordée aux exploitants actuels afin de leur permettre de régulariser leur situation. Ils devront ainsi s’organiser en société pour pouvoir exploiter d’autres agréments, explique le document émis par le ministère de l’Intérieur.

S’agissant des professionnels du secteur véritablement en activité, poursuit Al Akhbar, la tutelle envisage de les recenser à travers un système de pointage automatique. Il sera procédé, en parallèle, à l’annulation des permis de confiance non utilisés et à la poursuite de la généralisation de ce type de permis et de la carte professionnelle. Cela dit, pour accompagner l’ensemble de ces mesures, le système d’information de la gestion du transport par taxis a été mis à jour, précise le quotidien, reprenant les clauses de cette circulaire du département d’Abdelouafi Laftit.

Par Amyne Asmlal
Le 06/05/2022 à 22h10