L’homme fort de Ksar El Kébir, Mohamed Simo, craque et fond en larmes devant le juge

Mohamed Simou

Revue de presseLa Cour d’appel de Rabat a vécu, lundi 2 juin, une séquence judiciaire chargée d’émotion lors du procès de Mohamed Simo, président de la commune de Ksar El Kébir. Accusé de détournement de deniers publics avec douze coaccusés, le maire a connu un moment de défaillance sous le feu croisé des interrogatoires. Une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 04/06/2025 à 21h00

L’audience de la Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat a été marquée, lundi, par une scène théâtrale lors du procès de Mohamed Simo, maire de Ksar El Kébir. Poursuivi pour gestion frauduleuse de fonds publics et attribution illicite de marchés, il comparaît avec douze coaccusés, dont des fonctionnaires de la commune, des entrepreneurs et des élus locaux.

L’intensité des débats a culminé lorsque le président du tribunal a confronté le principal accusé aux irrégularités entachant le projet phare de la salle couverte. Le juge s’est particulièrement interrogé sur l’acquisition d’un terrain classé inconstructible, appartenant à un conseiller communal, en violation flagrante de la loi organique relative aux communes. Simo, visiblement ébranlé, s’est réfugié derrière l’approbation unanime du Conseil et l’aval du pacha, sans pouvoir justifier cette entorse légale.

L’interrogatoire s’est intensifié sur la question des subventions associatives. Bien que le prévenu ait invoqué le rôle des commissions techniques et la supervision du gouvernorat, la rigueur des questions a mis à mal sa défense. Sous cette pression judiciaire, disséquant chaque procédure, l’accusé a perdu contenance avant de fondre en larmes au banc des prévenus.

Un de ses avocats a dû intervenir pour lui permettre de retrouver ses esprits, arguant que son client signait des documents rédigés en français, langue qu’il ne maîtriserait pas. Face à cette tension, la Cour a reporté l’audience au 30 juin pour clôturer les plaidoiries avant délibéré.

Rappelons que ce dossier, instruit par la Brigade nationale de la police judiciaire sur réquisition du parquet général, concerne des chefs d’accusation de détournement et dilapidation de fonds publics. L’élu, également parlementaire de la province, avait été préalablement entendu par un juge d’instruction avant sa mise en accusation.

Par Hassan Benadad
Le 04/06/2025 à 21h00