L'essentiel du rapport du HCP sur l'impact du Covid-19 sur la situation des enfants

DR

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié un rapport sur l'impact de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) sur la situation sociale, économique et psychologique des enfants et ce, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF). En voici les principaux points.

Le 25/12/2020 à 08h30

Presque tous les enfants ont respecté le confinement sanitaire. Seuls 2,5% ont rompu ce confinement, la moitié pour jouer et le quart pour approvisionner le ménage en produits de base.

Les parents ont été suffisamment informés des symptômes du Covid-19. Ils ont également montré une large connaissance des principaux gestes barrières dont la désinfection régulière des mains, le port des masques et le respect des règles de la distanciation physique.

Le confinement a eu plusieurs impacts psychologiques sur les enfants dont l'anxiété, la peur, le sentiment d'être emprisonné à domicile, les comportements obsessionnels et les troubles de sommeil ou d'appétit.

En période de confinement, une personne âgée de 15 ans et plus sur 10 (9,3%) a consacré du temps pour les activités d'éducation ou de formation. En moyenne par jour, chaque personne a consacré 212 minutes à l'éducation.

Un peu moins des deux-tiers (62,4%) des Marocains ont consacré du temps à la communication et à la socialisation à travers internet et les réseaux sociaux, en particulier les jeunes de 18 à 24 ans (84,6%) et les enfants de moins de 18 ans (78,1%) et, enfin, 37,6% ont réservé une partie de leur temps pour s'occuper des enfants.

Le temps moyen quotidien consacré pour chacune de ces occupations est, pour les travaux ménagers, de 2 heures 38 minutes avec d'énormes disparités selon le sexe, 4 heures 27 minutes pour les femmes, contre 44 minutes seulement pour les hommes.

Pour ce qui est des activités de communication et de sociabilisation, 3 heures 5 minutes y sont consacrées par les jeunes de 18 à 24 ans, et 2 heures 40 minutes par les enfants de moins de 18 ans, contre une heure 4 minutes à l'échelle nationale.

Le temps consacré pour s’occuper des enfants est d'une heure 3 minutes, plus consistant chez les femmes, avec une heures 20 minutes que les hommes, avec seulement 46 minutes.

Pendant le confinement, près de 84% des préscolarisés n'ont pas pu suivre les cours à distance. Le risque de ne pas suivre les cours à distances est significativement plus réduit parmi les ménages dirigés par une femme (77,5%) que parmi ceux dirigés par un homme (84,4%).

Interrogés sur la raison principale pour laquelle l'enfant n'a pas suivi les cours à distance, les parents évoquent en premier lieu la méconnaissance de la disponibilité des canaux dédiés au télé-enseignement à raison de 43,7%, 39,8% dans les villes et 45,5% à la campagne. Cette proportion est de 24% parmi les ménages aisés contre 45,5% pour le reste des ménages.

La moitié des élèves au secondaire (49,9%) étaient motivés et intéressé par le télé-enseignement, 25% soucieux de l’avenir de leurs études, 18,1% perturbés et gênés par ce type d'enseignement et 7% désintéressés.

Par ailleurs, l'école à la maison a montré des difficultés d’assimilation pour près de la moitié des lycéens (48%) et d'addiction aux outils électroniques (16%). A contrario, pour 28,7% des lycéens, le télé-enseignement n'a eu aucun impact sur eux.

Près de la moitié (47,1%) des enfants âgés de 6-17 ans ayant nécessité un suivi médical, tous services confondus, durant le confinement, n'ont pas pu accéder à ces services, 18,8% parmi les enfants de moins de 6 ans et 35,9% parmi l'ensemble de la population.

Egalement, plus d'un enfant de moins de 6 ans sur dix (11,7%) n'a pas bénéficié de services de vaccination, 12,9% pour les enfants ruraux et 10,5% pour les citadins.

Le non-recours aux services de santé maternelle et reproductive s'est nettement réduit durant cette période. C'est ainsi que le non-recours aux services de santé reproductive a reculé de 13 points de pourcentage entre le début et la fin du confinement passant de 33,8% à 20,8%.

Pour le non-recours aux services de santé maternelle, il a atteint 29,8% au début contre 26,2% à la fin du confinement, soit une baisse de 3,6 points de pourcentage.

Dans le domaine de l'emploi, 72,5% des ménages avec enfants ont eu parmi leurs membres un actif occupé qui a été contraint d’arrêter de travailler au temps de confinement. Alors que le maintien de l'activité pour le reste des ménages a été accompagnée dans la majorité des cas par une baisse importante de leurs revenus.

Dans l'ensemble 41,5% des ménages avec enfants ont déclaré être incapables de respecter au moins un de leurs engagements financiers (loyer, crédit logement, crédit à la consommation, frais des soins médicaux, frais de scolarité, facture d’eau et d’électricité et crédits auprès des épiciers).

Parmi les 16% des ménages avec enfants scolarisés dans le secteur privé, 34,9% ont été incapables de payer les frais de scolarité lors du confinement.

Le 25/12/2020 à 08h30