Les pluies en automne pourraient-elles étancher la soif de la terre et remplir les barrages dont le niveau de remplissage a rarement été aussi inquiétant? Rien n’est moins sûr. Dans son bulletin du 14 septembre 2022, la Direction générale de la météorologie annonce «quelques gouttes de pluie, ou parfois de faibles pluies éparses», de Tanger à Sidi Ifni.
Mohamed Said Kerrouk, professeur de climatologie à l'Université Hassan II à Casablanca, que Le360 a interrogé, a fait savoir que le régime pluviométrique au Maroc s’organise autour de deux périodes. La première période humide s’étalant de novembre à avril, la période sèche d’avril à novembre.
«Aujourd’hui, nous faisons face à une sécheresse hydrologique qui s’est déclenchée en 2018. Nous souhaitons que la pluie fasse son retour pendant cette saison pour remplir les barrages et restituer le niveau des nappes phréatiques qui est actuellement à la baisse», déclare Mohamed Said Kerrouk.
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«La possibilité des précipitations est fort probable, mais le risque d'inondation est grand», explique le climatologue, ajoutant que le régime pluviométrique au Maroc impose toute une vigilance du fait que les pluies automnales s’organisent souvent sous forme d’averses et tombent de façon brutale.
La rationalisation de la gestion de l’eau demeure la meilleure solution pour faire face au stress hydrique. C’est ce que confirme Mohamed Said Kerrouk qui rappelle qu’il ne faut pas commettre les mêmes erreurs quant à l’usage de l’eau.
«La sécheresse au Maroc a commencé en 2018. Les agriculteurs utilisaient l’eau de la même manière que les années ordinaires. Le secteur agricole en 2021 a participé à hauteur de 17,9%, au produit intérieur brut national. Et les Marocains ont continué à consommer l’eau jusqu’à presque épuiser les barrages», poursuit le climatologue, soulignant que si les pluies automnales tardent, la gestion du stress hydrique sera encore plus difficile.