La journée nationale des Marocains résidant à l'étranger (MRE), célébrée le 10 août, a été l’occasion pour les représentants de la diaspora d’exposer devant le chef de gouvernement et le ministère de tutelle, les différents obstacles qu'ils affrontent au quotidien. Dans ce sillagen Le360 livre le témoignage de Bahija Atita, maire adjointe de la commune de Meudon, dans la région parisienne.
Le360 : Quelle genre de relations entretenez-vous avec le Maroc ?
Bahija Atita : C’est mon pays d’origine et j’essaie de le servir à ma petite échelle. Je suis fondatrice d'une association qui essaie de contribuer au développement de la région de Taza. Toutefois, la coopération avec les autorités locales se retrouve handicapée. Il y a des barrières qui font que nos projets de développement n'aboutissent pas.
Un exemple concret ?
L'association a ramené une ambulance de l'étranger pour la mettre à la disposition de la commune. Mais ce véhicule n'est jamais utilisée : les autorités demandent aux villageois de payer l'essence pour que l’ambulance puisse circuler... C’est aberrant ! Nous, on apporte des fonds et du matériel de l'extérieur, mais gérer le quotidien reste du ressort des autorités. Mais malheureusement, quand on sollicite leur aide, on se retrouve bloqué. Nous les Marocains de l'étranger, on se démoralise quand nos efforts n'aboutissent pas.
Etes-vous découragée après cette mauvaise expérience ?
Oh que non. Je continuerai à me batter. Avec l'aide de l'ambassadeur du Maroc à Paris, Chakib Benmoussa on a décidé de créer un collectif d'élus municipaux d'origine marocaine pour essayer de travailler avec des élus communaux du Maroc. Je pense qu'on va démarrer ce partenariat avec les élus de Rabat dans le cadre d'un échange de compétences.
Mais en quoi consiste ce projet ?
Ce que nous faisons sur le terrain en France on veut essayer de l'appliquer ici, où il ya un manque dans le travail de proximité. La coopération entre députés des deux côtés de la méditerranée est presque stérile. De nombreuses conventions bilatérales ont été signées mais restent lettres mortes. Elles restent virtuelles…
Estimez-vous que le Maroc fait assez pour ses MRE ?
Bien sur, mais malhreusement pas mal de choses restent que sur du papier et ne sont jamais concrétisées. Prenez par exemple, la fameuse convention avec la Royal air Maroc (RAM), signée en avril 2013, en présence du ministre du Transport, Aziz Rebbah. Elle prévoit des prix préférentiels pour les MRE mais n’a jamais été vraiment appliquée. Moi-même, j’ai essayé d’en bénéficier, mais quand j’ai appelé la RAM Paris, les employés ne savaient même pas de quoi je parlais.





