Parmi les histoires maritimes, une se démarque particulièrement, celle du port de Casablanca, épicentre de nombreuses évolutions économiques et sociales au fil des siècles. Selon Leïla Maziane, éminente spécialiste de l’histoire maritime marocaine, «comprendre Casablanca, c’est avant tout plonger dans l’histoire de son port. Anfa a toujours été une entité ouverte sur le monde, un point de convergence des cultures et des marchandises».
Casablanca, ou Anfa, autrefois l’une des cités les plus prospères du Maroc, tira sa richesse de diverses sources, dont notamment l’exportation de produits alimentaires tels que le blé. Son histoire est marquée par un événement significatif: l’attaque des Portugais en 1468. Cette incursion laissa une empreinte durable, et c’est ainsi qu’elle fut rebaptisée «Casa Branca».
Pour Leïla Maziane, «cette époque tumultueuse est un témoignage poignant de la transformation continue de la région à travers les siècles». Sous le règne du sultan Sid Mohammed Ben Abdellah, ajoute-t-elle, le port est revenu sur le devant de la scène, se réinventant et s’imposant comme un pilier économique.
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L’année 1913 marque une autre étape cruciale. «L’effervescence autour du port reflétait une volonté de renouer avec un passé où Casablanca était un carrefour d’échanges. La modernité introduite alors a jeté les bases du dynamisme que nous observons aujourd’hui», ajoute la spécialiste.
Le port de Casablanca, avec son histoire riche et complexe, incarne le génie adaptatif du Maroc. Malgré les défis et les épreuves, il a toujours su renaître, se réinventer et se positionner comme un acteur clé dans la région.