L'erreur des Femen sur l’esplanade de la tour Hassan à Rabat

Brahim Taougar - Le360

Pour «défendre» les homosexuels au Maroc, deux représentantes du mouvement féministe Femen se sont embrassées, seins nus, sur l’esplanade de la tour Hassan à Rabat. Haro sur une provocation inacceptable dans un lieu de culte.

Le 02/06/2015 à 14h40

Pour une bavure, c’en est une et plus encore. Deux représentantes du mouvement international controversé, Femen, ont posé, seins nus, ce mardi matin, devant la mosquée Hassan, à Rabat. Il n’y a eu ni cris, ni chants, mais ce message peint sur leurs corps: «In gay we trust» (Nous croyons aux gays) ! En plus du cliché, posté sur la toile, le mouvement provocateur s’est fendu d’un communiqué, dont Le360 a reçu copie, et dans lequel Femen se targue d’avoir «défendu» par ce geste les trois homosexuels condamnés récemment à trois ans de prison ferme et, à travers eux, la communauté homosexuelle au Maroc!

Ce geste, provocateur, a eu pour cadre un lieu sacré pour les musulmans. Le choix de ce haut lieu de culte musulman pour servir de théâtre à ce happening, qui risque de heurter de nombreux musulmans dans leurs croyances intimes, est inadmissible. Cela revient à provoquer la sensibilité du commun des musulmans, au Maroc comme partout ailleurs. Sur ce point, il va de soi que ce mouvement s’est trompé d’adresse et de combat.En jetant leur dévolu sur l'esplanade d'une mosquée, les Femen n'ont fait que desservir la cause qu'ils étaient venus défendre, en l’occurrence la défense des homosexuels au Maroc. Ils se sont plutôt aliénés la majorité écrasante du peuple marocain, qui ne saurait en aucun cas accepter une telle offense à un lieu de culte musulman. Last but not least, si les deux activistes de ce mouvement pouvaient ignorer la nature du cadre dans lequel elles se sont livrées à leur prestation furtive, elles doivent alors présenter leurs excuses. Cela aura au moins le mérite de tempérer l'ardeur de ceux qui peuvent exploiter ce happening à des fins politiques ou autres.

Par Ziad Alami
Le 02/06/2015 à 14h40