Les allées du zoo de Aïn Sebaâ ont retrouvé, dès lundi 29 décembre, une animation longtemps disparue. En présence de la maire de Casablanca, Nabila Rmili, du wali de la région Casablanca-Settat, du gouverneur de la préfecture de Aïn Sebaâ–Hay Mohammadi et de plusieurs responsables institutionnels, le Conseil de la ville a procédé à l’inauguration officielle de ce site historique, marquant l’aboutissement d’un projet de réhabilitation suivi de près par les autorités locales.
Fondé en 1929, le parc zoologique de Aïn Sebaâ occupe une place singulière dans la mémoire collective des Casablancais. Premier zoo du Maroc, il a longtemps été un lieu de promenade incontournable avant de sombrer progressivement dans l’abandon. Sa réouverture sonne aujourd’hui comme une reconquête d’un pan de l’identité urbaine de la métropole, longtemps attendue par les habitants.
Désormais rebaptisé Zoo de Aïn Sebaâ, le site s’étend sur près de 13 hectares et adopte un concept de zoo immersif, sans cages apparentes, pensé pour rapprocher le public des animaux tout en garantissant leur bien-être. Le parc est structuré autour de trois grandes zones géographiques - Afrique, Asie et Amérique du Sud - conçues pour reproduire les habitats naturels des espèces accueillies et offrir une expérience de visite fluide et pédagogique.
«Nous réinaugurons aujourd’hui le parc presque 100 ans après sa première ouverture. C’est une vraie fierté, d’autant plus que les Casablancais l’attendaient depuis plus d’une dizaine d’années», déclare Pierre-Marie Beaugé, curateur général du zoo. «Ce fut un long travail, pour eux comme pour nous, mobilisant d’importants efforts afin d’offrir aux animaux des enclos où ils peuvent pleinement s’exprimer et évoluer dans un état de bien-être optimal», ajoute-t-il.
Une lionne. (R.Bousfiha/Le360)
Le parc accueille aujourd’hui près de 500 animaux représentant environ 75 espèces. Parmi eux figurent des éléphants importés d’Inde, du Sri Lanka et de Thaïlande, des jaguars d’Amérique du Sud, des girafes venues d’Italie, des hyènes originaires des Pays-Bas, un tapir de France, des crocodiles du Nil ainsi que deux hippopotames nains, considérés parmi les espèces les plus rares au monde. À cet ensemble s’ajoutent une troupe de lions, des tigres et de nombreuses espèces d’oiseaux regroupées au sein d’une vaste volière, dont certaines sont présentées pour la première fois dans la région.
«Aujourd’hui nous présentons ce nombre d’animaux mais nous espérons l’augmenter progressivement avec des nouveautés régulières», précise Pierre-Marie Beaugé. «Nous avons également développé une importante dimension pédagogique destinée aux écoles de Casablanca et d’ailleurs, afin de sensibiliser à l’éducation environnementale, au respect de la nature et au bien-être animal», ajoute-t-il.
Boutique souvenirs Wild Shop
. (R.Bousfiha/Le360)
Tous les animaux ont été importés depuis l’Union européenne et proviennent d’élevages en captivité, conformément aux dispositions de la loi 29-05 et à la Convention de Washington sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES), à laquelle le Maroc est partie prenante. Un cadre réglementaire que la direction du parc présente comme un socle fondamental du projet. «Nous avons ouvert une structure répondant à des standards internationaux, avec un nouveau concept et un nouveau design respectant le bien-être animal», explique à son tour Mohamed Mgharfaoui, directeur du zoo. «Cette expérience acquise sur plus de vingt ans nous a permis de réussir l’ouverture de ce parc, grâce à l’implication de l’ensemble des responsables et partenaires institutionnels», ajoute-t-il.
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Le zoo ouvre officiellement ses portes au public ce mardi 30 décembre. Il est accessible à partir de 10h du matin, avec des horaires variables selon les saisons. En période hivernale, le site ferme à 18h, tandis qu’en été, l’accès est prolongé jusqu’à 20h. Durant le mois de Ramadan, les horaires sont fixés de 10h à 17h. La capacité d’accueil est estimée à 6.000 visiteurs par jour, pour un objectif annuel d’environ un million de visiteurs, porté par sa localisation stratégique au cœur de Casablanca.
Côté tarification, plusieurs formules ont été mises en place afin de favoriser l’accès des familles. «Les prix ont été étudiés pour rester accessibles aux citoyens, avec des tarifs familiaux et des réductions pour certaines catégories», souligne Mohamed Mgharfaoui. Le plein tarif est fixé à 80 dirhams pour les adultes et 50 dirhams pour les enfants ou les étudiants, avec des packs familiaux- notamment une formule pour deux adultes et deux enfants à 200 dirhams- ainsi que des gratuités selon l’âge et des tarifs spécifiques de 30 dhs pour les personnes à mobilité réduite.
Au-delà de la découverte animalière, le parc propose plusieurs infrastructures de loisirs. Un grand restaurant, le «Savannah resto-grill», offre une vue directe sur la savane africaine. Une boutique thématique, «Wild Shop», des kiosques et une cafétéria complètent l’offre, accessibles dès 10h et jusqu’à la fermeture du site.
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Une attention particulière a été portée au jeune public, avec des ateliers éducatifs, des animations pédagogiques, des activités ludiques et l’organisation de fêtes d’anniversaire. Un parc d’attractions comprenant 16 manèges est également annoncé pour le mois de mars, renforçant la vocation familiale du site. À plus court terme, un espace baptisé «Wild Immersion» sera lancé dans les deux à trois prochains mois. Cette installation proposera une expérience immersive en réalité virtuelle, à travers l’utilisation de casques VR permettant aux visiteurs d’explorer différents écosystèmes et espèces dans un cadre interactif à vocation éducative.
«Aujourd’hui, nous ne parlons pas simplement de l’ouverture d’un espace de loisirs, mais de la récupération d’une partie de l’identité perdue de Casablanca», confirme Karim Glaibi, membre du comité de suivi du parc zoologique de Aïn Sebaâ et premier vice-président de l’arrondissement. «Ce projet, lancé en 2014, a connu de nombreuses contraintes, mais grâce à la mobilisation de tous les intervenants, il répond désormais aux normes internationales, notamment celles des associations européennes de zoos», conclut-il.
Entre souvenirs d’enfance ravivés pour certains casablancais et promesse d’un nouveau lieu de transmission environnementale pour les nouvelles générations, le zoo de Aïn Sebaâ rouvre ainsi ses portes avec l’ambition de s’inscrire cette fois ci durablement dans le paysage urbain et social de Casablanca, tout en renouant avec une mission éducative longtemps absente de la métropole.



























