A l'heure où plusieurs villes marocaines sont menacées par la crise hydrique à cause de la faiblesse de la pluviométrie et l'assèchement des nappes phréatiques, l'ambitieux et stratégique projet de station de dessalement d'eau de mer prévu à Casablanca n'a pas encore été achevé. Un retard incompréhensible, écrit le journal Al Akhbar dans son édition du lundi 7 février, car les crédits financiers nécessaires à la réalisation du projet ont été débloqués dans le cadre de la loi de finances 2021. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a confirmé le retard de la station casablancaise, au moment où la station prévue à Agadir est prête et a été mise en service pour assurer l'eau potable à la ville. Son démarrage a également permis de sauver 10.000 hectares de terres agricoles. Baitas a aussi précisé que la station de la ville de Dakhla sera mise en service très prochainement. Les deux derniers projets ont été réalisés à l'initiative du ministère de l'Agriculture. Ainsi, tout en faisant le point sur l'avancée des différents projets de dessalement, le porte-parole du gouvernement s'est étonné du retard de la station casablancaise, ajoutant qu'elle aurait dû être à un taux d'avancement des travaux d'au moins 50%. Il n'a, cependant, pas donné d'explications au retard enregistré, précisant que le gouvernement ne sait pas ce qui se passe exactement. Selon le journal, la station prévue à Casablanca a été annoncée par le précédent gouvernement comme la plus grande station d'Afrique, avec une capacité de production de 300 millions de m3 par an. 150.000 m3 d'eau potable par jour seront consacrés à fournir l'eau potable à la ville, soit à 1,6 million d'habitants. Al Akhbar ajoute que, pour dépasser les retards, l'ONEE, chargé de sa réalisation, s'apprête à lancer un appel d'offre pour l'assistance technique, et ce après avoir attribué les marchés relatifs aux volets juridique et financier du projet et ouvert les consultations avec les entreprises pour la présentation des offres. Cette station est importante car elle permettra de réduire la pression sur le bassin d'Oum Rabii, qui souffre d'un déséquilibre grandissant entre l'offre et la demande en eau. Ce bassin assure actuellement l'irrigation dans le Tadla, le Haouz et Doukkala, tout en assurant l'eau potable pour les villes de Khouribga, El Jadida, Safi, Beni Mellal, Marrakech, Casablanca, Settat, Berrechid,...
Par Fayza Senhaji
Le 06/02/2022 à 20h16