Le Dr Hassan Chadli, docteur en pharmacie et membre du comité central du PPS, a suscité une vive polémique en mettant en lumière les disparités considérables entre les prix des médicaments dans le Royaume et ceux pratiqués à l’étranger.
Prenant pour exemple le Tarceva 150 mg, un traitement essentiel contre le cancer du poumon dont le prix a été révisé à la baisse par les autorités –passant de 17.885 à 9.451 dirhams–, il a révélé que ce même médicament était commercialisé en Inde à moins de 375 dirhams.
Une telle divergence, souligne-t-il dans les colonnes d’Assabah de ce mercredi 30 juillet, soulève une question fondamentale: les récentes réductions affichées par le gouvernement servent-elles réellement le pouvoir d’achat des citoyens, ou ne constituent-elles qu’un écran de fumée face à une crise bien plus profonde?
En effet, une décision ministérielle publiée dans le Bulletin officiel n°7278 du 20 février 2025 a entériné la diminution des tarifs de plusieurs médicaments sur le marché national. Mais, pour le Dr Chadli, ces ajustements restent insuffisants: «Lorsque nous comparons les nouveaux prix marocains à ceux en vigueur dans des pays aux politiques pharmaceutiques indépendantes, le constat est sans appel: le discours officiel contraste violemment avec la réalité amère vécue par les patients».
L’impossibilité d’importer des génériques indiens, pourtant reconnus pour leur qualité et leur accessibilité financière, s’expliquerait, selon lui, par les accords de libre-échange signés par le Royaume, notamment avec les États-Unis. Ces traités, en protégeant les brevets pharmaceutiques internationaux, empêcheraient le Royaume de bénéficier de médicaments à moindre coût. «Ces textes entravent non seulement l’adoption d’une politique pharmaceutique souveraine, mais privent aussi des milliers de patients marocains d’innovations thérapeutiques disponibles ailleurs depuis des années», a-t-il déploré.
Les chiffres de l’Office des changes, pour l’année dernière, corroborent ce diagnostic: 29 % des importations de médicaments et produits chimiques proviennent de Suisse, tandis que les génériques indiens ou brésiliens brillent par leur absence, relaie Assabah. «Ces données illustrent notre dépendance excessive envers les laboratoires occidentaux et l’échec de notre pays à s’affranchir des diktats extérieurs», conclut le Dr Chadli, appelant à une refonte urgente de la stratégie du Royaume en la matière.







