Un pillage environnemental d’une rare intensité se déroule aux abords de Tanger, et ce en toute impunité. Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont diffusé des séquences visuelles pour le moins choquantes, exhibant des scènes de prédation massive de sable sur la plage de la forêt diplomatique. On y voit camions et véhicules s’affairer en plein jour à charger d’importantes quantités de sable, sans la moindre crainte d’une surveillance ou d’une future reddition de comptes, rapporte Al Akhbar en date du mardi 2 septembre. Ces images, capturées par des citoyens, ont soulevé une vive émotion au sein de l’opinion publique locale, qui y perçoit l’action criminelle de la «mafia des sables».
Cette dernière poursuit impunément l’épuisement des ressources côtières, ignorant délibérément les périls encourus par l’équilibre écologique et l’intégrité du littoral. De sources bien informées, il est souligné que la persistance de ces agissements accélère inexorablement l’érosion des plages et la destruction du couvert naturel, pourtant barrière essentielle contre l’assaut des marées. Face à cette hémorragie, des requêtes ont été adressées au wali de la région, Younes Tazi, l’exhortant à intervenir avec célérité. Parallèlement, les propriétaires et chauffeurs de camions de la région Tanger-Tétouan ont officiellement interpellé les services compétents du ministère de l’Intérieur, alertant sur l’aggravation alarmante de ce phénomène.
Les professionnels légitimes du secteur pointent du doigt les conséquences désastreuses de ces pratiques illicites: elles compromettent la stabilité de la filière du transport de sable et des matériaux de construction, et portent un préjudice direct à des milliers de familles qui en dépendent pour leur subsistance. Ils dénoncent une extraction non autorisée qui se perpétue sans relâche, notamment dans les zones de Houara et Jbilia, en dépit de la décision de fermeture des carrières de Houara et Sidi Abderrahim, pourtant instaurées pour protéger l’environnement et le littoral.
Ils rappellent qu’un accord antérieur entre le syndicat des propriétaires et chauffeurs de camions et la coopérative de Larache avait jadis permis de réguler le secteur et d’assurer l’approvisionnement des villes de Tanger, Tétouan et Asilah en sable issu de carrières autorisées, relaie Al Ahdath Al Maghribia. Ce cadre légal et clair avait bénéficié à des dizaines de transporteurs et apaisé d’importantes tensions sociales et professionnelles. Ils mettent enfin en garde contre les pertes financières considérables infligées aux entreprises légales par le vol continu de sable et alertent sur la menace directe qui pèse sur plusieurs milliers d’emplois, appelant à une action des autorités pour restaurer l’État de droit.






