L’homme à l'origine de cet élevage de chameaux, El Ayachi Amraoui, 65 ans, est originaire d’Errachidia. En plus de son troupeau, il détient aussi une boucherie, où il ne vend que la viande de chameau.
«Je renouvelle périodiquement mon troupeau, que j'amène ici, en provenance des régions du Sud», explique cet éleveur, interrogé par Le360.
Toutes les semaines, lorsque les commandes sont abondantes, il sacrifie un chameau de son élevage.
«J’élève ces chameaux à Sidi Allal El Bahraoui parce que le pâturage se fait rare dans le sud, et en même temps, je fournis de la viande et du lait à mes clients», explique-t-il.
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La coutume des habitants du Sahara le veut, le lait et la viande de chameaux ont des vertus thérapeutiques. «Mes clients viennent aussi de Rabat et de Kénitra», assure-t-il. Mais le prix de ses produits semble ne pas être à la portée de tous.
Un litre de lait de chamelle se vend ainsi à 60 dirhams, un kilogramme de viande à 90 dirhams, et la bosse de l’animal (deroua), à 200 dirhams le kilogramme. Selon une coutume des régions sahariennes, manger de cette partie de l'anatomie du chameau, riche en graisse, permet en effet de soigner «les maladies respiratoires».
L'élevage camelin au Maroc joue un rôle socio-économique important dans l'économie des zones sahariennes et présahariennes. Les chameaux font partie intégrante du patrimoine des Provinces du Sud marocain. Ils fournissent du lait, offrent, une fois sacrifiés, leur viande, mais aussi leurs poils, qui permettent de tisser la khayma... Ces bêtes, à la fois résistantes et prodigues, servent aussi d'animaux de bât. De plus, la filière cameline du Sahara permet le développement d'une économie locale importante, de par son fort héritage socio-culturel.