Un rapport de la présidence du ministère public indique que le nombre de condamnés à mort s’élevait à 76 à la fin de l’année 2020. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end (11 et 12 décembre) que cette sentence a été prononcée contre des accusés qui ont commis des crimes ayant entrainé la mort de 158 personnes parmi lesquelles se trouvent 17 enfants (9 filles et 7 garçons). Le rapport souligne qu’en 2019 on comptait 72 condamnés qui attendaient dans les couloirs de la mort l’exécution de leur sentence qui n’aura, peut-être, jamais lieu.
Il faut rappeler que la dernière exécution d’un condamné à mort au Maroc remonte à 1993 quand le commissaire Tabet, accusé d’avoir violé et filmé 500 femmes, a été fusillé six mois après le prononcé du jugement. Le ministère public souligne que 57 condamnés à mort ont été jugés pour des crimes de droit commun et que les 19 autres ont été condamnés pour des actes terroristes. Le rapport précise que la justice ne prononce la peine capitale que dans les cas de force majeure, quand le crime a de graves incidences sur la sécurité des personnes, comme le meurtre aggravé par d’autres crimes (vol, viol et atteinte à la pudeur avec violence).
Le quotidien Al Massae rapporte que la quasi-totalité des condamnés à mort son des hommes puisqu’on ne compte que deux femmes ainsi que quatre étrangers. Les condamnés à la peine capitale croupissent dans des quartiers spéciaux dans les prisons du royaume où ils passeront toute leur vie s’ils ne bénéficient pas de grâce royale ou de commutation de leur peine.
Le rapport précise que deux femmes ont été condamnées à la peine capitale, dont l’une a été jugée de manière définitive. Il faut signaler que seuls deux condamnés à mort ont bénéficié d'une grâce accordée par le Roi Mohammed VI. Même si ces sentences ne sont pas exécutées, plusieurs organisations marocaines des droits de l’Homme ne cessent d’appeler les gouvernements successifs à abolir la peine de mort dans les textes de lois.