La gestion déléguée pèse lourdement sur le budget de la commune de Tétouan

Commune urbaine de Tétouan.

La commune urbaine de Tétouan, où siège le Conseil communal de la ville.

Revue de presseUne fronde au sein du conseil communal de Tétouan conduit une partie de la majorité à rejoindre l’opposition, dénonçant le poids financier de la délégation de service public. Les élus dissidents prônent un modèle alternatif fondé sur des Sociétés de développement locales (SDL), tandis que la commune s’apprête à lancer un vaste projet de restructuration de quartiers en partenariat avec la société Al Omrane. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 02/12/2025 à 19h26

Une crise politique ébranle la majorité dans la commune de Tétouan. Plusieurs de ses membres ont fait défection pour rejoindre les rangs de l’opposition, en signe de protestation contre le système de gestion déléguée, dont le coût exorbitant pèse lourdement sur les finances communales. Ces élus plaident en faveur de la création de Sociétés de développement locales (SDL), arguant de la nécessité de capitaliser sur l’expertise communale acquise dans la gestion des affaires locales et l’exécution de projets de restructuration.

Cette proposition, visant à se substituer à des partenariats jugés onéreux avec le groupe Al Omrane, est cependant perçue par d’autres conseillers comme difficilement applicable pour des raisons administratives et logistiques, rapporte Al Akhbar dans son édition de ce mercredi 3 décembre. Dans l’immédiat, la commune s’apprête à mettre en œuvre l’accord conclu avec Al Omrane pour la restructuration de plus de 33 quartiers, dès son aval par les autorités provinciales.

Pour apurer les dettes contractées auprès des sociétés délégataires et solder les indemnités impayées du personnel, le conseil communal a bénéficié d’une aide financière du ministère de l’Intérieur. Cette situation renforce, selon plusieurs sources, l’impérieuse nécessité pour la collectivité de s’orienter résolument vers l’autogestion dans plusieurs secteurs, en confiant la réalisation des projets aux SDL et en valorisant pleinement les compétences de ses propres fonctionnaires.

Des rapports d’évaluation antérieurs ont déjà mis en lumière les dysfonctionnements de la gestion déléguée, pointant notamment un manque de rigueur dans le respect des cahiers des charges, des dépenses publiques considérables, des controverses sur la qualité des services et un déséquilibre patent entre droits et obligations. S’y ajoutent des pressions sur les conseils délégués et l’inertie des comités de suivi, dans un contexte d’endettement massif.

À l’échelle de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ces dettes contractées par la gestion déléguée, se chiffrant en milliards, entravent l’exécution effective des engagements contractuels, indique Al Akhbar. Leur inscription obligatoire au budget paralyse les collectivités, les rendant incapables de financer les programmes de développement d’infrastructures promises. Ce défaut de réalisation nourrit un mécontentement croissant parmi les habitants, qui réclament des comptes sur les engagements électoraux pris par les partis politiques.

Par Hassan Benadad
Le 02/12/2025 à 19h26