La famille du Alem Al-Hosseini crie au détournement de son legs

Ahmed Ghazi Al-Hosseini, un éminent alem marocain.

Ahmed Ghazi Al-Hosseini, un éminent alem marocain. . Ministère des Habous.

La famille de l'éminent Alem marocain Ahmed Ghazi Al-Hosseini, décédé en mai 2012, accuse un de ses fils d'avoir détourné une grande partie des ouvrages de son père qui, avant sa mort, avait pourtant recommandé de léguer ce riche patrimoine à l'Université Al Qarayouine.

Le 03/07/2014 à 14h46

Les enfants de l'éminent Alem marocain Ahmed Ghazi Al-Hosseini, décédé en mai 2012, se sont confiés, ce jeudi, à Le360, pour accuser un de leur frère, Ali, d'avoir détourné une grande partie des ouvrages et des manuscrits de leur père qui, avant sa mort, avait pourtant recommandé de léguer ce riche patrimoine à l'Université Al Qarayouine de Fès, dont il était un éminent savant. Selon la version de la famille, plus de 10.000 ouvrages écrits par feu Ghazi Al-Hosseini ont été détournés et vendus à l'étranger par l'un de ses fils.

Une question de testament

Le fils en question, toujours selon la famille, se défend en avançant que le défunt n'a pas laissé de testament écrit. Dans un entretien avec Le360, les trois filles du défunt ont démenti cette affirmation, en faisant état de l'existence d'enregistrements réalisés par la télévision et la radio de la SNRT. "Dans ces enregistrements, notre père déclare clairement que les 10.000 ouvrages qu'il a écrits et parmi lesquels figurent 6.000 manuscrits doivent être légués à l'université Al Qarayouine de Fès". "La radio Mohammed VI a enregistré cette volonté de mon père. Ce testament oral existe", a encore affirmé l'une des trois filles du célèbre théologien marocain.

Peu après la mort de son père, raconte-t-elle, "des intermédiaires accompagnés de notre frère sont venus à la maison. Ils ont chargé, à dos d'ânes, ce précieux héritage, arguant qu'ils allaient le déposer à la Qaraouiyne".

La famille ne s'est rendu compte que ce "patrimoine était sorti du pays que deux années après la mort du Alem, quand elle a été informée par l'université elle-même que ce riche patrimoine ne lui ait jamais parvenu".

"En fait, selon les trois filles du Alem, le frère a vendu le patrimoine de leur père à des Emiratis. La transaction commerciale s'est faite à travers un intermédiaire syrien connu sous le nom de Abdellah Farfour. Quelque 1.000 manuscrits ont été cédés en contrepartie de 20 millions de dirhams". "Il s'agit d'une escroquerie qu'il faut réparer", ont conclu les filles du Alem.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 03/07/2014 à 14h46