La moitié des habitants de Fès aura certainement mangé de l’âne sous forme de Khliî! La récente arrestation d’un boucher a, en effet, eu l’effet d’une bombe. D’abord, c’est un boucher très connu et un artisan hors pair dans la confection du Khliî, une préparation dont les familles fassies ne peuvent se passer, quelle que soit leur condition sociale. Ensuite, et c’est une évidence, ses points de vente connaissent une forte affluence et ses clients viennent de tous les coins de la ville et même d'ailleurs pour goûter son Khliî, précise le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 22 février.
C’est donc pour cela que son arrestation a suscité un grand intérêt parmi les habitants de la ville qui ont tous voulu en savoir plus sur cette affaire. Le boucher a été accusé, en effet, d'utiliser de la viande d'âne et de mulet pour fabriquer du Khliî. Pour le moment, le mis en cause est en détention provisoire, le temps que l’enquête relative à cette affaire soit bouclée. Il est ainsi question d’élucider les tenants et aboutissants de cette affaire et de déterminer si d’autres personnes sont impliquées.
Pour le moment, poursuit Al Massae, d’après les premiers éléments de l’enquête, on sait déjà que la police a pu saisir, dans son local, des quantités importantes de viandes impropres à la consommation. Des quantités tout aussi importantes de Khliî ont également été saisies dans les différents points de vente qui appartiennent à ce boucher et qui se trouvent à Fès, mais aussi à Tanger. Les analyses montreront certainement que le Khliî saisi a été préparé avec de la viande d’âne et de mulet.
Bref, poursuit le quotidien, le mis en cause a été, vendredi, présenté en détention devant le Parquet compétent. Ce dernier l’a déféré devant le juge d’instruction qui a décidé de sa mise en détention préventive à la prison civile de Fès, le temps que l’investigation arrive à terme. On peut déjà présumer qu’il risque gros puisque, à ce stade de l’évolution de l’affaire, les faits retenus contre lui ont d’ores et déjà été qualifiés d'actes criminels. Il fera donc l’objet, dans les prochains jours, d’un interrogatoire poussé mené par le juge d’instruction.
Pour en revenir à son arrestation, le quotidien précise qu’il a été interpellé alors qu’il s’apprêtait à égorger une bête de somme dans une étable qu’il utilise régulièrement comme abattoir clandestin. Dans le même endroit, les services de la police ont pu constater la présence de plusieurs autres animaux, ânes et mulets, dont la chair devait certainement finir dans des boîtes de khliî exposées à la vente dans les nombreux points de vente que possède le mis en cause à Fès et ailleurs.