Kénitra: le site de Sidi Boughaba menacé par la sécheresse, la pollution et la négligence

Brahim Mousaaid / Le360

Le 06/08/2022 à 09h48

VidéoSitué sur la route secondaire à 10 km au sud de Kénitra, le lac de Sidi Boughaba et la forêt environnante offrent désormais un paysage affecté par la sécheresse, la pollution et la négligence de la part aussi bien des autorités que celle des citoyens.

Réputé mondialement pour être une réserve naturelle fréquentée par différentes espèces d’oiseaux, dont les flamands roses qui émigrent chaque année à la recherche d’un climat clément, le lac et le paysage alentour ont désormais perdu de leur superbe.

D’abord, l’immense lac s’est asséché petit à petit pour devenir, sur sa majeure partie, une surface sèche. Seule une petite superficie conserve toujours de l’eau sur laquelle nagent encore quelques canards. Les berges du lac, d’un périmètre de 10 km environ, offrent un spectacle de désolation.

Des arbres arrachés jonchent le sol, des déchets de tous genres, dont des ordures ménagères, parsèment le terrain. Sans oublier les routes défoncées qui mènent à cette réserve.

L’endroit manque d’équipement et d’installations qui pourraient donner une valeur ajoutée à ce site qui n’est pas gardé. Lors de notre passage, nous n’avons croisé aucun garde forestier, aucun agent de sécurité ou de nettoyage. L’endroit est dépourvu de moyens de détente et de loisirs. Il n’y a aucun café, aucun restaurant, aucune aire de jeux pour les enfants.

Plusieurs visiteurs interrogés sur place par Le360 ont déploré l’état dans lequel se trouve le lac de Sidi Boughaba. Ce dernier est supposé être sous la protection étatique pour la préservation de la biodiversité.

C'est un «des vestiges des dernières zones humides» de la côte Nord-Ouest du Maroc, selon des documentations officielles. Surnommé le «canton forestier de Sidi Bou Ghaba», il englobe, dans sa superficie de 652 hectares, la réserve biologique en plus d'une forêt domaniale. Les limites du canton sont au Sud, le marabout de Sidi Bou Ghaba, à l'Ouest, l'océan Atlantique, au Nord, la kasbah de Mehdia et à l'Est, les terrains collectifs et la forêt de la Maâmora.

C’est une zone dite «site classé» par un arrêté de 1951 du ministère des Affaires culturelles. Il est actuellement sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime et des Eaux et forêts.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 06/08/2022 à 09h48