C’est le sujet de toutes les discussions en ce moment à Kenitra. La fameuse poussière noire qui se répand dans le ciel, et qui avait déjà fait polémique il y a quelques années est de retour. De quoi inquiéter de nouveau les habitants de la ville à qui on tente pourtant d’assurer que la qualité de l’air qu’ils respirent est «bonne».
Dans son édition du lundi 15 août, Al Akhbar s’intéresse à ce phénomène qu’il explique par la présence à l’entrée de la ville de plusieurs unités industrielles qui seraient derrière cette poussière noire. Le quotidien ne manque pas de rappeler que les usines en question se trouvent à proximité de zones résidentielles et que les responsables de la ville restent indifférents face aux risques que cela représente pour les populations. Pourtant, ajoute la même source, les plaintes des habitants se multiplient depuis quelque temps, faisant état de graves difficultés et de maladies respiratoires dont souffrent de plus en plus les enfants et les personnes âgées à cause de cette pollution.
Comme l’explique le journal, l’apparition de la poussière noire coïncide avec le retour à l’usage du fuel dans les usines incriminées, chose que prouvent les émissions visibles depuis leurs sites. A ce propos, les sources du journal assurent que c’est l’utilisation de ce combustible qui est la principale source de la fameuse poussière qui serait fortement chargée en particules dangereuses.
Malgré ces affirmations, un responsable du Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution s’est voulu rassurant dans une sortie consacrée à plusieurs médias. Comme le rapporte Al Akhbar, il a affirmé que le retour de la poussière noire dans le ciel de Kénitra est principalement dû aux fortes chaleurs, ainsi qu’aux conditions climatiques en été qui sont marquées par une absence de vents permettant de mieux dissiper les fumées des unités industrielles. D’après la même source, ce retour de la poussière noire est tout à fait normal et qu’il ne devrait pas être inquiétant.
Le même responsable affirme, par ailleurs, que son organisme a achevé il y a trois mois sa mission visant à étudier le phénomène récurrent et a transmis un rapport dans ce sens aux autorités de la ville de Kénitra. Dans celui-ci, il est expliqué qu’il n’existe pas de risques majeurs sur la qualité de l’air de la ville, ni sur la santé des citoyens. Une conclusion corroborée par le ministère de la transition énergétique qui avait récemment mobilisé une unité mobile avec pour mission d’analyser la qualité de l’air. Elle a conclu à ce que celle-ci est «bonne». Cela suffira-t-il à apaiser les craintes des habitants de la ville? Rien n’est moins sûr, puisque d’année en année, la polémique autour du phénomène de la poussière noire prend de plus en plus d’ampleur, au point qu'elle est même devenue un sujet régulièrement évoqué au Parlement.