Kénitra: il propose un pot-de-vin à un juge, il se retrouve derrière les barreaux

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Revue de presseKiosque360. Un baron notoire de la drogue a tenté de corrompre un juge d’instruction chargé d’instruire son affaire à Kénitra, en lui proposant une somme de dix millions de dirhams. Mais il n’a fait qu’aggraver son cas. Voici pourquoi.

Le 13/12/2019 à 20h54

Un baron notoire de la drogue a tenté de corrompre le juge d’instruction près la cour d’appel de Kénitra, qui instruit l’affaire de trafic international de drogue dans laquelle il est l’accusé principal.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end des 14 et 15 décembre, que lors d’une audience consacrée à l’instruction du dossier, l’accusé principal a sorti son carnet de chèques, proposant au magistrat un chèque du montant qui lui convient, entre un et dix millions de dirhams. Mais sa tentative s’est heurtée à la forte immunité éthique et déontologique du juge qui a courageusement dénoncé cet acte, en ordonnant la détention du baron. Il sera désormais poursuivi pour ce chef d’accusation, en plus, bien entendu, des charges retenues contre lui dans l’affaire en cours d’instruction.

Ce baron, précisent les sources du quotidien, est impliqué dans un trafic de drogue de trois tonnes et demi de chira saisies sur la plage de Kénitra au moment où des trafiquants tentaient de la transporter en Europe.

Cette décision du juge, poursuit le quotidien, n’est pas la première du genre. Il avait déjà écroué des notables qui cherchaient par tous les moyens à échapper à des poursuites judiciaires. Et le quotidien de s’interroger sur une plainte de deux pages mettant en cause le travail du juge qui instruit cette affaire.

Cette plainte a été adressée au président du parquet général, Mohamed Abdennabaoui lui demandant l’ouverture d’une enquête avec le juge. Ce qui a poussé ce dernier à saisir le club des magistrats du Maroc. En guise de soutien, le club des magistrats du Maroc tiendra ce samedi la session ordinaire de son conseil national à Kénitra sous le thème «pour une protection effective garantissant les droits et les devoirs des magistrats».

Par Mohamed Younsi
Le 13/12/2019 à 20h54