Justice: 70 responsables rattrapés par les marchés de la COP22

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Revue de presseKiosque360. La COP22 a-t-elle servi de prétexte à des responsables de la ville de Marrakech pour conclure des marchés de gré à gré avec des entreprises dont ils sont proches? C'est en tout cas les soupçons que révèle une enquête de la brigade régionale des crimes financiers.

Le 26/03/2019 à 18h55

La COP22, organisée au Maroc en 2016, risque aujourd’hui de faire tomber des têtes, dont celles d'un parlementaire du PJD, d'entrepreneurs et de fonctionnaires. En tout, plus de 70 responsables seraient concernés, croit savoir Assabah qui réserve sa Une du mercredi 27 mars à cette enquête diligentée par la brigade régionale des crimes financiers sur des marchés passés en marge de l’événement.

Selon la publication, il s'agit de marchés dits «négociés» passés par des organismes publics dans le cadre des préparatifs de la COP22. En tout, on en dénombre une cinquantaine d’un budget global de plus de 280 millions de dirhams. Plusieurs fonctionnaires, élus et autres responsables du Conseil préfectoral de Marrakech et de la Wilaya de la région de Marrakech-Safi sont aujourd’hui menacés en raison de dysfonctionnements relevés dans le cadre de ces marchés. Le journal ajoute également que, de sources partisanes, un parlementaire du PJD se retrouve aujourd’hui dans l’œil du cyclone et risque clairement des poursuites judiciaires, surtout que le parquet a décidé de transmettre les conclusions de l’enquête à la justice.

D’après les premières fuites sur le contenu des auditions des responsables par les enquêteurs, le recours massif aux marchés négociés au lieu des appels d’offres aurait été justifié par l’urgence qu’imposaient les délais de réalisation des projets afin d’être prêts pour la COP22. C’est en tout cas la carte brandie par plusieurs personnes entendues dans le cadre de l’enquête. La procédure classique aurait, selon eux, eu pour conséquence d’importants retards dans la réalisation des chantiers. Ces arguments n’ont, semble-t-il, pas vraiment convaincu grand monde puisque les soupçons sur les dysfonctionnements n’ont pas été levés. D’ailleurs, à ce titre, le quotidien s’attend à ce que plusieurs responsables, dont certains font partie du bureau de la mairie de Marrakech, soit accusés officiellement, dans les prochains jours, de dilapidation de deniers publics.

En attendant, la publication rappelle que cette affaire a éclaté lorsqu’une ONG locale a dénoncé ces marchés négociés, dont n’auraient profité qu’une poignée d’entreprises privées. Certains d’entre eux auraient même été conclus bien après la COP22, alors que c’est cette dernière qui justifiait le recours à des marchés négociés. Affaire à suivre!

Par Fayza Senhaji
Le 26/03/2019 à 18h55