Journée internationale des femmes: faut-il réformer dès maintenant le code de la famille? Les ONG disent oui

Un colloque sur la promotion des droits de la femme, en partenariat avec l’ONU-Femmes sous le thème de la «Promotion des masculinités positives pour accélérer l’atteinte de l’égalité entre les sexes», s'est tenu ce lundi 7 mars 2022 à Rabat.

Un colloque sur la promotion des droits de la femme, en partenariat avec l’ONU-Femmes sous le thème de la «Promotion des masculinités positives pour accélérer l’atteinte de l’égalité entre les sexes», s'est tenu ce lundi 7 mars 2022 à Rabat. . le360

Le 07/03/2022 à 16h40

VidéoUn important colloque portant sur la promotion des droits de la femme s’est tenu ce lundi 7 mars 2022 à Rabat, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des femmes. Dans ce cadre, la réforme du code de la famille a été soulevée comme une nécessité par des participantes.

La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a estimé, lors de cette rencontre tenue en partenariat avec l’ONU-Femmes sous le thème de la «Promotion des masculinités positives pour accélérer l’atteinte de l’égalité entre les sexes», que l’éducation des enfants est l’une des bases essentielles garantissant la promotion de l’égalité. «C’est à un âge très jeune, dans la famille et dans les écoles que cette nécessité de l’égalité doit être inculquée», a-t-elle affirmé dans une déclaration pour Le360.

A propos du code de la famille et de l’appel à la réforme de ce texte, vieux de 18 ans, la ministre a simplement répondu que «des observations sur le sujet sont en cours de recensement», dans le but de préparer le terrain à une réforme.

La ministre a par ailleurs mis en exergue les efforts entrepris par son département pour lutter contre les violences faites aux femmes, rappelant aux participants que son ministère vient de conclure une convention avec 40 associations marocaines pour consolider les campagnes de sensibilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes.

Le rôle primordial et positif de l’homme dans la promotion de l’égalité entre les deux sexes a été aussi développé par les intervenants. Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd a d’ailleurs remercié les organisateurs pour le choix du thème du colloque. «Il faut agir contre les violences, éduquer au sein des familles à la sexualité et défendre les droits de la femme, surtout quand il s’agit d’une société patriarcale», a souligné le ministre.

Pour sa part, Sylvia Lopez-Ekra, coordinatrice résidente du Système des Nations Unies pour le développement (SNUD) au Maroc, a affirmé que «le changement ne se fait pas automatiquement dans des pays». Elle a appelé, dans un message, au changement «des attitudes néfastes envers les femmes».

Leila Rhiwi, représentante de l’ONU-Femmes au Maroc, a abondé dans le même sens en appelant à la multiplication des efforts pour promouvoir les droits de la femme. Quant à la nouvelle ambassadrice de Belgique au Maroc, Veronique Petit, elle a salué le thème choisi notant au passage les pas positifs que mènent le Maroc en faveur du rôle de la femme.

Le colloque, organisé en partenariat avec la Fondation diplomatique du Maroc, a vu aussi la participation des représentantes d’associations féminines et des ambassadeurs étrangers accrédités à Rabat. Ainsi l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), par la voix de sa présidente Aicha Kelaâ, avocate de profession, a plaidé pour la réforme du code de la famille. «Comme toute loi qui prend de l'âge, il faut la rectifier et l’actualiser notamment au niveau du mariage des mineures», a-t-elle insisté dans une déclaration pour Le360.

«Il est temps de mettre définitivement fin à cette violence contre les femmes» comme le mariage des mineures, a martelé la présidente. Selon des ONG, la refonte du code de la famille est urgente malgré l'absence d'initiative politique. Jugé «révolutionnaire» en 2004, mais parfois «dépassé» en 2022, le code de la famille doit, après bientôt deux décennies, faire l'objet d'une réforme «globale».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 07/03/2022 à 16h40