Répondant aux questions orales à la Chambre des représentants, le lundi 22 décembre 2025, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a fait le point sur les actions engagées par son département pour faire face aux risques d’inondation, dans un contexte marqué par d’importantes précipitations à l’échelle nationale.
Le Maroc a, en effet, connu, au cours des dix derniers jours, des pluies abondantes ayant permis l’apport de 482 millions de mètres cubes supplémentaires aux barrages du Royaume, faisant passer le taux de remplissage global des barrages actuellement à près de 34%, indique le ministre. Parallèlement, une superficie estimée à 55.000 kilomètres carrés a été couverte de neige, renforçant ainsi les réserves hydriques du pays.
Selon Nizar Baraka, l’importance de cette quantité d’eau peut être mieux appréhendée en la comparant aux besoins cumulés de plusieurs régions. Elle serait suffisante pour couvrir les besoins en eau des régions de Fès-Meknès, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra et de la région de l’Oriental réunies.
Ces précipitations ont toutefois entraîné des inondations localisées, notamment à Safi, où d’importants dégâts ont été enregistrés. Face à cette situation, Nizar Baraka a rappelé les instructions royales données pour la réhabilitation des zones sinistrées et l’octroi d’aides urgentes aux familles ayant perdu leurs biens.
Instructions royales et mesures urgentes à Safi
Le ministre a précisé que les autorités locales procèdent actuellement au recensement des familles et des habitations touchées afin de permettre l’octroi des indemnisations ordonnées par le Roi. L’État prendra également en charge la réparation des logements endommagés.
Dans une optique de prévention, le ministère a lancé une étude visant à identifier les moyens d’éviter la répétition de ce type de catastrophe à l’avenir. Cette démarche repose sur l’adoption de mesures préventives adaptées aux spécificités des zones exposées.
Parmi les actions envisagées, figure l’élargissement de l’embouchure de l’oued traversant le centre-ville de Safi, dont l’étroitesse a contribué à l’ampleur des inondations. Cette intervention permettra un écoulement direct des eaux vers la mer, réduisant ainsi les risques de débordement.
Au-delà de ce cas particulier, Nizar Baraka a souligné que le ministère met en œuvre une série de mesures structurelles et opérationnelles pour faire face aux risques d’inondation à l’échelle nationale.
Lire aussi : Inondations à Safi: le jour d’après
Le ministre a indiqué que son département a renforcé le dispositif de communication et de veille à destination des citoyens, à travers la diffusion de bulletins d’alerte précoce couvrant l’ensemble du territoire national. Une carte de vigilance, mise à jour quotidiennement, est accessible via un site électronique dédié à cet effet (https://vigilance.marocmeteo.ma/).
Dans le même esprit d’anticipation, le ministère travaille actuellement à la révision de l’Atlas des zones exposées aux inondations. L’outil existant est désormais jugé obsolète en raison des effets du changement climatique. La nouvelle version de cet atlas devrait être finalisée au cours de l’année prochaine.
En parallèle, les projets de protection contre les inondations ont été intensifiés. Entre 2021 et 2025, 33 projets ont été réalisés, tandis que 15 autres ont été lancés. Un nouveau programme sera également déployé au début de l’année prochaine dans le cadre des agences des bassins hydrauliques.
Nizar Baraka a également mis en avant le rôle déterminant des équipements d’alerte précoce, qui ont permis, par exemple, d’éviter des pertes humaines lors des inondations d’Ourika, près de Marrakech, en août dernier, contrairement à ce qui s’était produit dans les années 1990.
Enfin, le ministre a assuré que son département œuvre au renforcement des moyens d’intervention d’urgence afin de répondre rapidement aux situations critiques et de limiter les dégâts lorsqu’ils surviennent.
Cette approche globale, combinant anticipation, prévention, vigilance et intervention, vise à réduire durablement l’impact des inondations et à renforcer la résilience des territoires face aux aléas climatiques.








