L’affaire des patients «ayant perdu la vue» suite à une injection à l’œil à Casablanca n’a pas encore livré tous ses secrets. Pour rappel, seize patients souffrant de rétinopathie avec une déficience visuelle ont souffert de douleurs oculaires, de rougeurs et de baisses de la vision allant jusqu’à la cécité après avoir reçu une injection intra-oculaire de Bévacizumab (Avastin) à la clinique d’ophtalmologie de l’hôpital 20 août à Casablanca.
Le Bévacizumab, plus connu sous le nom d’Avastin, n’est pas encore autorisé au Maroc, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 20 octobre. En effet, la direction des médicaments, relevant du ministère de la Santé et de la protection sociale, n’a pas autorisé sa commercialisation. Une absence d’autorisation qui n’a pas empêché la clinique d’intégrer Avastin dans son protocole de soins.
Face à cette situation, les appels se multiplient pour l’ouverture d’une enquête. C’est le cas du Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et à la vie. Comme le rapporte le quotidien, ce réseau appelle à l’ouverture d’une enquête relative à la source, la qualité et l’efficacité du Bévacizumab. Le réseau exhorte aussi à la détermination des responsabilités dans le cadre de cette affaire qui a fait scandale au Maroc.
Dans son communiqué, le réseau exhorte en outre la clinique à prendre en charge les patients ayant subi ces injections oculaires, tout en précisant que c’est au laboratoire pharmaceutique, producteur du Bévacizumab, de prendre en charge la totalité des frais si les enquêtes diligentées dans ce sens concluent que le médicament est défaillant ou périmé.
Si Bévacizumab est autorisé au Maroc pour le traitement des maladies de cancers colorectaux par le ministère de la Santé, il ne l’est pas en revanche pour les maladies de l’œil. Dans ce sens, les praticiens, dont le directeur du CHU, ont exhorté le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, à autoriser Avastin, pour qu’il soit intégré officiellement dans le protocole de soins.