Ce vendredi 19 septembre vers 5h10, la quiétude du quartier Palmiers à Casablanca a été brutalement rompue par des flammes impressionnantes. L’incendie a ravagé une villa classée patrimoine historique, située rue Ahmed Ennaciri. En quelques minutes, le feu s’est propagé dans le jardin, attisé par une végétation laissée à l’abandon depuis des années. Les arbres et les herbes folles, jamais entretenus, formaient une véritable jungle, transformée en combustible idéal.
Les premiers signaux d’alerte sont venus du bruit sourd de plusieurs explosions, vraisemblablement celles de postes électriques touchés par les flammes. Les habitants des résidences à proximité, réveillés en sursaut, ont assisté à la propagation rapide du feu, craignant que l’incendie ne gagne les immeubles voisins.
Alertés immédiatement, les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux et ont maîtrisé les flammes. Aucune victime n’est à déplorer.
Un lieu abandonné et squatté
Cette villa, autrefois symbole de l’architecture art-déco casablancaise, avait depuis longtemps cessé d’être un foyer. Elle était devenue un refuge pour des squatteurs de tous âges, y compris des mères célibataires avec enfants, parfois nés, entre ses murs délabrés.
La demeure s’était ainsi muée en un espace de vie parallèle, hors de tout contrôle. Le soir venu, le jardin accueillait une faune bigarrée, multipliant les disputes et les attroupements. La nuit du drame n’a pas échappé à la règle: peu avant l’incendie, une violente altercation aurait éclaté dans la cour, selon plusieurs témoins.
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Ce fait divers met en lumière une problématique récurrente à Casablanca: l’abandon des villas classées patrimoine historique, devenues des refuges précaires et des foyers d’insécurité. Selon une source de la commune interrogée par par Le360, rien que dans le secteur Palmiers-Maarif, 22 villas seraient dans la même situation.
Entre désintérêt des propriétaires, lenteurs administratives et absence de valorisation patrimoniale, ces demeures tombent en décrépitude. Elles attirent squatteurs, délinquance et insalubrité, au grand désarroi des riverains. L’incendie de la rue Ahmed Ennaciri ne serait donc pas un accident isolé, mais un avertissement sur les risques liés à l’inaction.
En attendant une réponse, les habitants du quartier Palmiers, vivent désormais avec une inquiétude renouvelée. Pour eux, l’incendie de cette villa est le symptôme d’un abandon plus large, celui d’un patrimoine que la ville n’arrive pas à protéger.












