Le phénomène est nouveau et il met les services de sécurité en état d’alerte. Après les pateras et les jet-skis, les candidats à l’immigration clandestine ont trouvé un moyen aérien pour rejoindre Melilla.
Dans son édition du vendredi 13 octobre, Assabah écrit que les forces auxiliaires, et dans certains cas les services de la gendarmerie, ont lancé une vaste campagne visant à empêcher l’utilisation des parapentes dans les zones proches des frontières avec Melilla. Des opérations de ratissage sont même menées dans certaines montagnes et forêts avoisinantes afin de repérer toute entreprise du genre.
Selon les sources du journal, c’est la flambée de la demande pour cet aéronef dérivé du parachute qui a mis la puce à l’oreille des services de sécurité. Deux candidats à l’immigration clandestine ont utilisé récemment ce moyen pour rejoindre Melilla. Le premier avait été révélé par des médias ibériques, qui rapportaient qu’un candidat avait réussi à atterrir en décembre dernier au milieu des arbres à Melilla, profitant d’un manque d’attention des autorités sécuritaires qui, ce jour-là, suivaient le match entre le Maroc et la France en coupe du monde. L’individu a réussi par la suite à disparaître dans la nature, même si des patrouilles ont été lancées à sa recherche et qu’un enregistrement de son survol de la frontière a été largement diffusé.
A l’époque, ajoute Assabah, plusieurs sources avaient déjà alerté sur ce nouveau phénomène. Leurs craintes se basaient aussi sur le fait que les parapentes restaient accessibles sur des sites d’e-commerce et chez certains revendeurs spécialisés.
Le deuxième cas a été enregistré il y a quelques jours. Les autorités de Melilla avaient annoncé qu’un jeune homme avait réussi à détourner la vigilance des gardes-frontières pour atterrir dans la ville et disparaître à son tour dans la nature.
D’après les sources de la publication, le risque réside dans le prix très modique des parapentes, qui s’élève à 1000 dirhams. Un montant très faible comparé à celui que réclament généralement les réseaux spécialisés. De plus, les montagnes avoisinant le préside occupé sont connues pour leurs vents forts, ce qui rend la traversée encore plus facile pour ces équipements qui s’appuient justement sur la force du vent pour voler. Toutefois, font remarquer les mêmes sources, l’utilisation des parapentes nécessite une technicité qu’il faut maîtriser. C’est ce qui explique que tous les candidats à l’immigration clandestine n’y ont pas forcément recours… du moins, pas encore.