HCP: recul de la polygamie et des mariages consanguins chez les Marocains

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Revue de presseKiosque360. Le mariage au Maroc connaît des mutations profondes depuis quelques décades. Les femmes se marient de moins en moins et de plus en plus tard alors avec un âge moyen qui frise les 27 ans et à un taux de célibat à 50 ans qui avoisine les 10%.

Le 20/05/2019 à 23h15

Dans un récent rapport, le haut commissariat au plan (HCP) a donné des chiffres significatifs sur la réalité du mariage et ses différentes mutations. Le mariage entre cousins et parents éloignés a sensiblement baissé en passant de 33% en 1987 à 29% chez les femmes mariées. Le quotidien Al Massae rapporte dans son édition du mardi 21 mai que ce recul est dû à une mutation des valeurs et des comportements sociaux. Lesquels privilégiaient, par un passé récent, la cohésion familiale et la sauvegarde du patrimoine.

D’autant que les femmes mariées à des cousins connaissent moins de divorce que celles n’ayant aucun lien avec leurs conjoints. La polygamie a aussi régressé et ne compte que 1,8% des femmes qui vivent dans un ménage polygame en 2018. Autant dire que les tendances observées ces derniers années ne cessent de se confirmer: baisse de la polygamie et des mariages, recul de l’âge moyen de mariage et accroissement des divorces.

Les femmes qui constituent plus de la moitié de la population soit plus de 17 millions (50,1% en 2018) se marient de moins en moins et de plus en plus tard. En 2017 le nombre des mariages a atteint 280.024 alors qu’on a compté 297.660 actes de mariages dix ans plutôt. L’âge de mariage ne cesse de reculer pour atteindre une moyenne de 25,7 ans. Un phénomène qui est beaucoup plus perçu dans le milieu urbain où la moyenne d’âge de mariage est de 26,4 ans contre 24,8 ans dans le monde rural.

Le nombre de mariages des mineurs connaît une tendance baissière depuis quelques années pour atteindre 25.514 en 2018 contre 26.298 en 2017. Mais il n’en demeure pas moins que les filles restent les plus concernées par ce type de mariage puisqu’elles représentent 94,8% du total des unions légales impliquant des mineurs. Des chiffres qui contrastent avec le taux de célibat définitif de la femme à 50 ans qui avoisine les 10% en 2018 alors qu’il était à 0,9% en 1994.

Par Hassan Benadad
Le 20/05/2019 à 23h15