L'augmentation des prix des huiles de table et de la semoule fine a-t-elle été répercutée sur la vente des msemens et harchas? C'est la question que nous avons posée à quelques vendeurs à Casablanca qui n'ont pas hésité à nous faire part de leurs témoignages, en toute sincérité et sans langue de bois.
«Tous les prix ont augmenté, mais nous n’avons pas répercuté la hausse sur les prix de nos produits finis. Si nous augmentons les prix, les clients vont fuir», confie cette ouvrière face caméra pour Le360, affairée au-dessus de la plaque au gaz sur laquelle elle prépare les msemens.
«Nous continuons à travailler de la même manière et nous dépensons tout autant dans la matière première à savoir l’huile, la farine, la semoule… même si les prix de ces produits-là ont augmenté, nos prix restent les mêmes», renchérit à son tour, un vendeur.
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L’homme nous confie néanmoins qu’il a bien été obligé de se délester de quelques-uns de ses employés pour supporter le poids de la crise et de la hausse des prix des matières premières qu’il utilise dans la fabrication des msemens, harchas et autres baghrirs…
Ce propriétaire affirme qu’il consomme 20 litres d’huile par jour et que ça lui coûte 95 dirhams le bidon d’huile. Calcul fait, notre source dépense 380 dirhams par jour rien qu'en huile. «Pour la farine, je dépense 6 sacs de farine de 25 kilos, à raison de 180 dirhams le sac».
Le msemen est vendu entre 1,50 dirham et 2 dirhams l’unité, tout comme la harcha composée entièrement de semoule fine et d'huile.
Une cliente rencontrée sur place affirme qu’il lui arrive de confectionner ces galettes et ces crêpes chez elle lorsqu’elle en a le temps, mais qu’elle préfère en ce moment les acheter chez son vendeur habituel, histoire de faire preuve de solidarité. «C’est la crise, les temps sont très difficiles, il faut s’entraider. Il y en a pour toutes les bourses. Chacun dépense en fonction de son budget…», témoigne cette femme.
La solidarité est de mise aussi chez cette autre femme «Moulat el msemen» qui, suite à la crise du Covid-19 et à la hausse des prix de l’huile de table, confie que son employeur a dû licencier plusieurs ouvrières. Dans ce local, elle est seule à fabriquer les msemens, les harchas et les baghrirs à longueur de journée. «Notre patron n’en pouvait plus. Il avait trop de charges et a dû se passer, à contre cœur, de plusieurs de ses employées…».