Handicap: la tutelle débloque les soutiens aux ONG, mais des inquiétudes persistent

Un stock de fauteuils roulants, que la caravane médicale Cœur de gazelles a mis à disposition des locaux qui en ont eu besoin. (C.Serraj/Le360)

Revue de presseLes ONG de défense des droits des personnes en situation de handicap tiraient la sonnette d’alarme, face au retard des soutiens publics. Sous pression, le ministère de la Solidarité, de l’Inclusion sociale, et de la Famille a lancé l’appel à projets pour la scolarisation de ces enfants. Mais, les conditions restrictives et le manque de coordination entre ministères risquent de laisser de nombreux élèves sur la bordure du chemin. Cet article, est une revue de presse, tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 17/09/2025 à 18h17

Après plusieurs semaines de flottement, ponctuées de menaces de protestations des associations œuvrant dans le domaine du handicap, le ministère de la Solidarité, de l’Inclusion sociale et de la Famille a annoncé le lancement de l’opération de dépôt des dossiers de soutien pour la scolarisation des enfants en situation de handicap au titre de l’année 2025, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 18 septembre.

Cette décision, intervient après une période de flou administratif qui a empêché près de 30.000 enfants en situation de handicap de rejoindre leurs classes en ce début d’année scolaire, a-t-on pu lire.

Une situation qui a semé l’inquiétude parmi les ONG, les familles et les quelque 9.000 travailleurs sociaux, mobilisés dans ce secteur.

Selon la circulaire ministérielle relative au soutien financé par le Fonds de cohésion sociale, les associations pourront déposer leurs projets jusqu’au 5 octobre.

Trois principaux programmes sont concernés. Le premier est relatif aux services éducatifs, de rééducation et de formation. Le second, concerne les dispositifs de soutien à l’inclusion scolaire dans les établissements. Le troisième, quant à lui, porte sur les services thérapeutiques complémentaires.

Toutefois, l’accès au financement reste limité aux associations déjà bénéficiaires en 2024, à condition qu’elles régularisent leur situation financière, a écrit Al Ahdath Al Maghribia.

Elles doivent, en outre, présenter un dossier complet et se conformer au cahier des charges ainsi qu’au guide des procédures.

Une restriction qui suscite des critiques. L’Organisation marocaine des droits des femmes en situation de handicap (OMDFSH) a, ainsi, mis en garde contre le risque d’exclusion, rappelant que le nombre d’élèves en situation de handicap augmente, à chaque rentrée.

Selon l’ONG, ce mécanisme risque de laisser de nombreux enfants sans solution, et de perpétuer le déficit, structurel, du système dans le Royaume.

Dans le même temps, la circulaire appelle les coordinateurs régionaux et provinciaux à effectuer des visites de contrôle pour vérifier la conformité des structures d’accueil aux normes prévues et garantir la qualité des services.

Les associations partenaires devront également organiser des campagnes de sensibilisation pour informer sur les nouveautés du cahier des charges et mettre à jour leurs données avant validation locale, puis transmission à l’administration centrale, pour avis et validation.

Alors que l’organisation a salué cette initiative comme un pas positif vers un meilleur accès à l’éducation inclusive, elle appelle néanmoins à élargir le cercle des bénéficiaires et à adopter un plan stratégique intersectoriel, a-t-on pu encore lire.

Ce dernier devrait sécuriser les ressources financières et humaines, renforcer la coordination entre les ministères concernés (notamment: Éducation nationale, Finances et Solidarité) et permettre, enfin, de dépasser les blocages chroniques qui entachent chaque rentrée scolaire pour les enfants, en situation de handicap.

Par La Rédaction
Le 17/09/2025 à 18h17