Habitat menaçant ruine: la mort guette de nouveau à l'approche des pluies

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Revue de presseKiosque360. Chaque année, à l'approche de la saison des pluies, le sujet des habitats menaçant ruine refait surface, surtout au regard du nombre de drames enregistrés chaque année suite aux effondrements.

Le 01/11/2020 à 17h48

La saison des pluies est souvent synonyme de joie et de gaieté dans les milieux agricoles. Mais, pour une certaine population au Maroc, elle ravive surtout la crainte d’une mort tragique qui emporte en plein sommeil. Cette population, c'est celle qui habite aujourd'hui encore dans des maisons menaçant ruine.

Et à l'approche de l'hiver, avec son lot de précipitations que l'on espère tous pour le bien de l'agriculture du pays et de son économie, Al Ahdath Al Maghribia ne manque pas de rappeler, dans son édition du lundi 2 novembre, le calvaire qui attend cette année encore les habitants de ces bâtisses.

Selon les chiffres rapportés par la publication, il existerait dans le Royaume plus de 43.000 logements recensés comme menaçant ruine, dont plus de 6.000 dans la seule ville de Casablanca. Cette dernière est d'ailleurs celle qui enregistre les plus grands drames causés par les effondrements de bâtiments, comme celui qui a eu lieu, il y a quelques années, dans le quartier Bourgogne, avec l'effondrement de trois maisons. Une tragédie qui a coûté la vie à 23 personnes. Ce drame n'est malheureusement pas exceptionnel, puisqu'on enregistre aujourd'hui encore des effondrements réguliers de bâtiments menaçant ruine. Pas plus tard que mardi dernier, une maison s'est ainsi effondrée dans le quartier Sbata, sans néanmoins faire de dégâts humains. En août dernier, un autre effondrement a été enregistré, causant la mort d’une personne.

Dans son article, Al Ahdath Al Maghribia ne manque pas de souligner que le danger ne vient pas en fait des maisons elles-mêmes -toute habitation a finalement une durée de vie après laquelle elle menace naturellement ruine- mais surtout de la politique mise en place pour leur évacuation à temps. Malheureusement, des dizaines, voire des centaines de familles refusent d'évacuer leur logement quand ceux-ci sont menacés, car elles estiment ne pas avoir de garanties de bénéficier d’un autre habitat dans le cadre du programme mis en place par les autorités. 

D'autres familles évoquent, de leur côté, leur impossibilité de mobiliser la quote-part réclamée pour bénéficier d'un logement dans les programmes immobiliers 

aménagés à cet effet. D'autres témoignages recueillis par le quotidien sont encore plus éloquents. Certains refusent d'être évacués tout simplement parce qu'ils estiment qu'il est injuste que les habitants des bidonvilles bénéficient de lots de terrain ou d'appartements à titre gracieux alors que la population des habitats menaçant ruine doit s'acquitter d’une quote-part. Ainsi, ces familles préfèrent courir le risque de mourir dans un effondrement au lieu de répondre à l'appel à l'évacuation quand il est lancé par les autorités. Et c'est là la principale raison du lourd bilan humain des effondrements de maisons au Maroc chaque année.

En attendant de voir si une solution structurelle finira par être trouvée, Al Ahdath Al Maghribia nous apprend que, dans la seule ville de Casablanca, il existe 9.000 familles concernées par le programme lancé par les autorités pour résorber la problématique des habitations menaçant ruine. De même, 2.180 maisons sont déjà recensées pour être détruites une fois leurs habitants évacués. La plupart d'entre elles sont situées dans l'arrondissement d’Anfa.

Par Fayza Senhaji
Le 01/11/2020 à 17h48