Selon un dernier bilan du grave accident impliquant un camion, hier, samedi 6 décembre, à Fnideq, on déplore désormais six morts et huit blessés, annonce Al Akhbar de ce lundi 8 décembre. Le poids lourd avait, en milieu de matinée, percuté un café, un hôtel non classé et sept véhicules au total, laissant les habitants sous le choc. L’enquête, menée sous la supervision du parquet de Tétouan, se poursuit actuellement, afin de déterminer l’exact déroulé des faits.
Selon les premiers éléments de cette enquête, révélés par Al Akhbar, de graves lacunes en ce qui concerne la signalisation routière dans la ville ont été relevées par les enquêteurs, dont l’absence d’un panneau interdisant l’accès aux camions par la route venant de Tanger. Ce panneau avait été arraché auparavant, avant d’être réinstallé peu après le drame, ont noté les enquêteurs, un fait qui serait, selon des avis autorisés, susceptible d’influer sur le cours de l’enquête judiciaire. La présence de ce panneau de signalisation aurait en effet engagé la responsabilité du chauffeur, qui est décédé dans l’accident, et qui avait emprunté un axe interdit aux poids lourds. Engager sa responsabilité dans cet accident aurait pu peser sur les dossiers d’indemnisation, de même que sur les procédures d’assurance devant les tribunaux.
D’autres éléments de l’enquête en cours ont permis de relever une négligence persistante de la signalisation verticale et horizontale aux abords de plusieurs établissements scolaires. Malgré des plaintes répétées et des alertes adressées aux services municipaux, de nombreux passages routiers, censés être réservés aux piétons, ne leur sont pas signalés, ce qui expose des écoliers à des risques accrus, et complique la détermination des responsabilités en cas d’accident, signale Al Akhbar.
Le parquet spécialisé de Tétouan a ordonné des expertises détaillées sur l’état mécanique du camion, dont son système de freinage défaillant au moment des faits, ce qui est considéré par l’enquête en cours comme l’un des facteurs centraux du drame. Des vérifications sont actuellement effectuées sur les documents délivrés lors du contrôle technique effectué sur le véhicule, ainsi que sur l’organisme qui les a délivrés, de même que sur les conditions au cours desquelles le panneau signalant l’interdiction d’accès aux camions a été retiré, puis réinstallé.
Le camion, chargé de matériaux de construction, descendait le long de la route reliant Tanger à Fnideq samedi, aux alentours de 10h 30. Arrivé au quartier El Patio, à l’entrée de la ville, le chauffeur du véhicule aurait eu maille à partir avec une panne sévère du système de freinage, aggravé par le poids important de sa cargaison, et à la longue distance de cette route, en pente descendante. Il aurait tenté d’alerter les passants par des coups de klaxon, mais la vitesse du camion a augmenté, lui faisant percuter, dans un premier temps, un taxi dont les occupants ont miraculeusement survécu. Le camion fou a ensuite percuté six autres voitures stationnées, puis s’est violemment encastré dans un café et un hôtel, déclenchant un incendie, causé par un court-circuit. Les flammes ont entièrement ravagé un magasin de vêtements, et la cabine du camion a été réduite en cendres. La fumée a envahi les étages supérieurs de l’établissement hôtelier, semant la panique parmi les occupants, évacués à temps grâce à l’intervention rapide de la protection civile.
Peu après ces faits, les autorités locales, dont le gouverneur de la préfecture M’diq-Fnideq, le chef des affaires intérieures et le responsable de la police, se sont rendues sur place. Des techniciens des Forces armées royales ont participé aux opérations délicates visant à extraire le camion de la structure effondrée à l’aide d’une grue, après plusieurs tentatives infructueuses. Les autorités ont été chargées d’évaluer les dégâts subis par les bâtiments touchés et de sécuriser la zone, sur l’artère principale, le boulevard Mohammed V, très fréquenté et proche de plusieurs services publics, de commerces et d’une station de taxis.
Selon les premières constatations de la police scientifique, les victimes incluent le chauffeur du camion, son aide, un migrant d’origine soudanaise et trois autres personnes dont un membre des Forces auxiliaires. Les enquêteurs poursuivent leur collecte d’informations, pour la rédaction de leur rapport, sous la supervision de l’enquête judiciaire. Peu après ce grave accident, la majeure partie des blessés a pu quitter l’hôpital après avoir reçu des soins, les dépouilles des victimes ayant été transférées à la morgue conformément aux procédures légales, avant d’être remises à leur famille.







