Dès le début de l’entretien, le ministre de la Santé a réaffirmé que le pic de la contamination au virus Omicron au Maroc est prévu «dans trois à quatre jours à Casablanca et à Rabat», puis «un peu plus tard dans d’autres villes». Selon Khalid Aït Taleb, la réouverture des frontières est intimement liée «au pic et à la baisse des contaminations». Il a ajouté, «Dès qu’on aura abordé la baisse des infections, on pourra alors décider d'une réouverture des frontières et pousser enfin un soupir de soulagement». Toutefois, il a tenu à préciser qu’il n’a pas d’attribution pour influer sur les décisions de la Commission mixte ministérielle qui, elle seule, décide, selon lui, de la voie à suivre concernant les restrictions (confinement, état d’urgence sanitaire, voyages, fermeture des régions et des frontières…) et la levée des mesures prohibitives. «Mon rôle, je le joue à l’intérieur du ministère de la Santé. Il consiste à proposer des initiatives sur le plan sanitaire et non pas à me mêler de la fermeture et de l’ouverture des frontières», a insisté le ministre, balayant d’un revers de la main les accusations selon lesquelles il serait l’un des opposants à la réouverture des frontières.
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Sur un autre sujet sensible, la pénurie de médicaments que syndicats de pharmaciens et citoyens ont vivement dénoncée, Khalid Aït Taleb a répondu fermement et n’a visiblement pas apprécié que son département soit montré du doigt. «Il n’y a pas de pénurie proprement dite parce que les industriels jouissent d’une autosuffisance avec des stocks et des réserves allant de 3 à 32 mois de médicaments, ce qui veut dire, que le marché national est abondamment approvisionné» a détaillé le ministre. Il s’agit, a-t-il estimé, «d’un problème de distribution et de relations commerciales entre les grossistes et certains pharmaciens (…)». Et d'ajouter, «il y a de bons payeurs et de mauvais payeurs». Le ministre de la Santé et de la Protection sociale a d’autre part longuement évoqué la réforme, tant attendue, du système de santé au Maroc, la fabrication des vaccins et la grève des médecins du secteur privé. La réforme du système de santé passe impérativement, d’après Khalid Aït Taleb, par «la formation, la promotion et l’amélioration des conditions de travail et de vie des ressources humaines». De plus, cette réforme ne peut réussir, a-t-il insisté, que par le biais de forts investissements en matière «d’infrastructures de base et techniques afin de relever le niveau de la santé publique». S'agissant de la fabrication des vaccins contre le Covid-19 (entre autres), le ministre a assuré que ce chantier est dans sa phase finale de préparation «La mise en œuvre de ce projet est pour bientôt», a-t-il conclu.