Gharb: quand les cultures de l’avocat menacent le domaine forestier

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Revue de presseKiosque360. Une tendance inquiétante est observée près de Kénitra où le business florissant de la culture de l’avocat semble se faire au détriment du respect du domaine forestier. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 24/04/2022 à 20h42

C’est un véritable scandale environnemental qui menace le domaine forestier dans la région de Kénitra. Des opérations de plantations massives d’arbres dans le domaine forestier se multiplient ces derniers temps, donnant naissance à de nouvelles fermes dédiées exclusivement à la culture de l’avocat.

C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 25 avril, expliquant que ce fruit est désormais considéré comme de «l’or vert» dans la région du Gharb, tant sa culture est rentable. Cela pousse certaines personnalités influentes de Kénitra à s’immiscer dans le business de l’avocat, quitte à enfreindre les règles environnementales, voire plus.

Le quotidien explique que ce sont des terrains classés initialement comme terres collectives qui bénéficient à ces nouveaux cultivateurs de l’avocat. Pour ce faire, ils n’hésitent pas à installer de nouvelles fermes en plein milieu du domaine forestier, ce qui n’est pas sans menaces sur l’environnement.

Interpellé sur le sujet par une question écrite de parlementaires, Mohamed Seddiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche, du Développement rural et des Eaux et Forêts a réfuté toute responsabilité dans l’autorisation de ces opérations sur le domaine forestier. Il a aussi expliqué que des opérations de plantations avaient bien eu lieu dans le domaine forestier du Gharb, mais que cela entrait dans le cadre de partenariats conclu avec les détenteurs de terres collectives afin d’augmenter la production de bois dans cette partie du royaume.

Al Akhbar ajoute que le ministre a également expliqué qu’une partie des terres concernées avait fait l’objet d’une procédure réglementaire initiée par le ministère de l’Intérieur afin d’encourager la réalisation de projets d’investissement sur certaines terres collectives, et c’est la raison pour laquelle certaines des parcelles pointées aujourd’hui du doigt avaient déjà été retirées du domaine forestier.

Comme le rappelle le journal, dans le cadre de la gestion du dossier des terres collectives, le ministère de l’Intérieur avait initié plusieurs expériences, dont celle de la mobilisation de ce foncier pour la réalisation de projets. Sauf que les intermédiaires appâtés par les gains potentiels de ce chantier ont finalement provoqué l’échec de cette opération, y compris dans la région du Gharb. D’autres initiatives sont désormais expérimentées dans la région afin de faire émerger une nouvelle classe d'agriculteurs permettant d’instaurer une nouvelle dynamique dans le secteur.

Par Fayza Senhaji
Le 24/04/2022 à 20h42