De nombreuses régions ont de nouveau été secouées, mercredi 1er octobre, par des épisodes de violences urbaines destructeurs. Dans une déclaration officielle donnée ce jeudi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Rachid El Khalfi, souligne que ces débordements ont pris une dimension particulièrement préoccupante en raison de l’implication massive de mineurs. «Une large proportion des participants à ces attroupements violents était des enfants et des adolescents, représentant plus de 70% des personnes impliquées, atteignant parfois 100% dans certains groupes», souligne-t-il.
Trois morts enregistrés
Ces attroupements ont dégénéré en actes de vandalisme et de grande violence: jets de pierres, incendies de pneus, explosion de bonbonnes de gaz, usage d’armes blanches. Dans plusieurs localités, des bâtiments publics et des locaux de services de sécurité ont été pris pour cible. L’incident le plus grave s’est produit à Leqliaa, dans la préfecture d’Inezgane Aït Melloul, où des assaillants, armés, ont tenté de pénétrer dans une brigade de la Gendarmerie royale et de s’emparer d’armes et de munitions. «Les gendarmes ont été contraints de faire usage de leurs armes de service, dans le cadre de la légitime défense», précise Rachid El Khalfi. Trois personnes ont trouvé la mort.
Le bilan de la nuit est lourd: 354 blessés, dont 326 membres des forces de l’ordre mobilisées pour le maintien de la sécurité, 271 véhicules des forces publiques et 175 voitures privées endommagées. Près de 80 établissements (administrations, hôpitaux, agences bancaires, locaux sécuritaires, commerces) ont été vandalisés ou pillés dans 23 préfectures et provinces du Royaume.
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Mais au-delà de ces chiffres, c’est bien la présence massive de mineurs qui interpelle. Le ministère s’inquiète d’une dérive inquiétante où des enfants et adolescents se retrouvent, parfois exclusivement, à l’avant-garde d’actes criminels exposant leur avenir et leur intégrité. «Il est particulièrement préoccupant de constater que dans certains groupes, la participation des mineurs a atteint 100%», insiste le porte-parole.

Face à cette situation, les autorités judiciaires ont ouvert des procédures sous la supervision du parquet compétent. Des majeurs ont été placés en garde à vue, tandis que les mineurs ont fait l’objet de mesures de rétention conformes à la loi et à leur statut, assure Rachid El Khalfi, qui insiste sur le respect des garanties légales et des droits fondamentaux.
Le ministère de l’Intérieur affirme qu’il poursuivra ses opérations de maintien de l’ordre «avec toute la rigueur et la fermeté que commande la loi», tout en rappelant que la préservation des droits et libertés reste un principe fondamental. Leur implication interroge autant qu’elle alarme: où sont les parents, les familles, les repères censés encadrer ces enfants et ces adolescents livrés à eux-mêmes dans la rue?








