Les rassemblements initiés le 27 septembre sous la bannière de la «génération Z» ont viré à la violence la plus sauvage dans certaines villes du pays. C’était dès les premiers jours des rassemblements, soit les lundi et mardi 1er et 2 octobre. Ce mouvement, annoncé comme pacifique, aux revendications légitimes, a finalement servi de prétexte à des actes de vandalisme et d’agressions d’une intensité inédite. Les principales cibles: les policiers, gendarmes et agents des Forces auxiliaires dépêchés pour encadrer les manifestants.
Alors que certains médias étrangers et les réseaux sociaux se sont empressés d’évoquer des «violences policières», les faits, documentés par de nombreuses vidéos, racontent une autre réalité. Lundi et mardi 1er et 2 octobre, les attroupements ont dégénéré en scènes d’émeute, mettant gravement en péril la sécurité publique. Des individus armés de couteaux, de pierres et de cocktails Molotov ont attaqué les forces de l’ordre, faisant au moins 263 blessés parmi elles, dont plusieurs grièvement. Dans certaines localités comme Salé, Marrakech ou Agadir, la retenue des agents contraste avec la brutalité de leurs agresseurs. Les images se passent de tout commentaire.
À Inzegane, la situation a atteint un seuil critique lorsque des groupes ont pris d’assaut une brigade de la Gendarmerie royale pour tenter de s’emparer d’armes et de munitions. Acculés et en danger de mort, les gendarmes ont dû ouvrir le feu, provoquant la mort de trois assaillants.
Le bilan matériel est lourd: 142 véhicules des forces publiques et 20 voitures particulières incendiés ou gravement endommagés.
Des commerces, administrations, agences bancaires et établissements publics ont été pillés et vandalisés à Aït Amira, Inzegane-Aït Melloul, Agadir Ida Outanane, Tiznit et Oujda. Dans cette dernière ville, des manifestants ont même bloqué une ambulance de la Protection civile, retardant l’évacuation de blessés.
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Face à ces débordements, l’intervention des forces de l’ordre s’est voulue mesurée. Dès le départ, la consigne était claire: éviter tout usage excessif de la force. Les unités déployées, certaines en uniforme, d’autres en civil avec une identification visible, ne portaient ni armes de service, ni matraques, ni grenades lacrymogènes, ni camions lanceurs d’eau. Les rassemblements, rappelons-le, étaient illégaux, leurs initiateurs étant inconnus et leurs appels diffusés anonymement sur les réseaux sociaux.
Les premiers avertissements ont été lancés au mégaphone, invitant les attroupés à se disperser. La plupart s’y sont conformés sans heurts. Les récalcitrants ont été éloignés pacifiquement ou interpellés dans le cadre légal, sous la supervision du parquet. Au total, 409 personnes ont été placées en garde à vue, dont certaines après un simple contrôle d’identité.
Ce n’est qu’en réponse à des actes avérés de violence que des moyens plus conséquents ont été déployés, sans excès ni usage disproportionné. Une fois l’ordre rétabli, les forces publiques ont recentré leur action sur l’encadrement pacifique des jeunes manifestants, veillant à préserver la liberté de circulation et la sécurité des personnes. Là encore, les images sont parlantes.
Mais la justice, elle, reste ferme. Toute personne reconnue coupable d’actes criminels sera poursuivie avec la plus grande rigueur. L’arsenal juridique marocain est clair. L’article 595 du Code pénal sanctionne la destruction volontaire de biens publics ou privés d’un à deux ans de prison, et jusqu’à cinq ans en cas d’usage d’armes ou de substances inflammables.
En cas de faits commis en groupe, la peine peut aller jusqu’à la réclusion à perpétuité. Les articles 581 et 583 prévoient des peines de 5 à 20 ans de prison, voire la peine capitale si les violences entraînent une infirmité ou la mort. Les mineurs impliqués ne sont pas épargnés, leurs parents ou tuteurs pouvant être tenus d’indemniser les victimes. L’État, de son côté, se réserve le droit de réclamer des réparations lorsque ses institutions sont endommagées.








