Fuites de capitaux: des sommes colossales transférées hors du Maroc sous couvert d'investissements

Le siège de l'Office de changes, à Rabat.

Revue de presseL’Office des changes procède actuellement à l’audit des comptes d’une vingtaine d’hommes d’affaires qui ont transféré à l’étranger près de 7 milliards de dirhams pour financer des investissements sans rapatrier les bénéfices y afférents, comme l’exige la loi en vigueur. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Assabah.

Le 11/10/2024 à 23h33

Les contrôleurs de l’Office des changes vérifient actuellement les documents de certains hommes d’affaires marocains qui ont transféré des dizaines de millions de dirhams pour financer des investissements dans les pays du Golfe et en Afrique. Des sources indiquent que la règlementation de change permet aux sociétés de transférer des sommes qui peuvent atteindre 200 millions de dirhams par an pour financer des projets à l’étranger, rapporte Assabah du week-end (12 et 13 octobre).

Selon des données de l’Office des changes, le montant des investissements marocains à l’étranger durant les huit premiers mois de l’année en cours ont dépassé 11 milliards de dirhams. Certains hommes d’affaires ont profité des facilités accordées par les pouvoirs publics, visant à encourager les investissements marocains à l’étranger, pour transférer l’argent sur des comptes bancaires secrets hébergés dans des paradis fiscaux.

Les mêmes sources soulignent que les contrôleurs de l’Office des changes auditent actuellement des documents d’investisseurs qui n’ont pas rapatrié leurs bénéfices réalisés à l’étranger. L’enquête concerne vingt hommes d’affaires qui ont transféré près de 7 milliards de dirhams à l’étranger durant quatre ans.

D’après la règlementation en vigueur, les investisseurs sont tenus de présenter les documents attestant le montant des dépenses effectuées à l’étranger et de rapatrier les bénéfices y afférents, en vertu de la loi qui interdit de déposer cet argent sur des comptes bancaires à l’étranger. D’ailleurs, l’Office des changes veille au grain en collaboration avec les différentes administrations comme la direction générale des impôts et la direction des douanes.

L’office a d’ailleurs signé une convention avec la direction générale des impôts pour avoir accès à leurs bases de données respectives, relaie Assabah. La convention permet également aux deux administrations d’effectuer conjointement des opérations de contrôle afin de détecter les opérations d’évasion fiscale et de transfert d’argent à l’étranger. L’Office des changes a aussi conclu des conventions d’échanges de données avec ses partenaires à l’étranger qui lui permettent d’avoir des informations précises sur le flux des investissements marocains à l’étranger.

Par Hassan Benadad
Le 11/10/2024 à 23h33