A Casablanca, les cercueils sont introuvables. Pour s’en procurer, les familles des défunts doivent s’adresser aux artisans qui en fabriquent encore et qui se trouvent loin de la ville, notamment à Mediouna. Ce service naguère offert par la municipalité contre paiement de droits fiscaux n’est plus disponible. Il faut désormais compter au moins entre 500 et 600 dirhams pour se procurer le caisson mortuaire, nécessaire pour l’enterrement des personnes décédées pour cause du Covid19, relève le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 19 août.
D’après le quotidien, cette situation vaut aussi bien pour les 16 arrondissements de la ville que pour la commune mère qui s’en lavent, pour ainsi dire, les mains. Situation provoquée d’ailleurs, poursuit le quotidien, par la combinaison de deux facteurs, l’approche des élections et la montée en flèche du nombre des décès causés par l’infection au covid-19. En effet, alors que la campagne électorale démarre dans quelques jours, les services communaux sont quasiment à l’arrêt ou, pour ceux qui fonctionnent encore, sont au ralenti.
Il faut préciser que durant les dix derniers jours, la métropole ne déplore pas moins de 162 décès à cause du Covid-19, ce qui fait une moyenne quotidienne de plus de 16 décès, avec un pic de 25 décès enregistré le 10 août.Notons par ailleurs que la procédure d’enlèvement, du transport et d’enterrement des corps des personnes décédées à cause du virus répond à un protocole bien précis. En effet, selon cette procédure mise en place par le ministère de la Santé, une équipe de gestion locale est chargée, dans chaque ville, de la gestion du décès Covid-19. Cette équipe est constituée de professionnels de la délégation du ministère de la Santé et du bureau communal d’hygiène. Selon ce protocole, en plus de la mise en place de cette équipe, il faut assurer la disponibilité des ressources nécessaires pour la gestion des décès. Il s’agit de l’équipement de protection individuelle, des draps et housses mortuaires, des cercueil, la solution désinfectante virucide ...·
La procédure est la même partout. Ainsi, dans le cas où le décès est survenu dans une clinique privée recevant des malades Covid-19, celle-ci doit contacter immédiatement l'équipe de gestion locale. Rappelons que selon un avis du Conseil supérieur des Oulémas, il est autorisé de ne pas procéder au lavage de la dépouille. Le corps, après obturation des orifices naturels, doit être placé dans un linceul puis dans un sac mortuaire étanche, hermétiquement clos. Après sa désinfection, le sac mortuaire est placé dans le cercueil. L’enterrement doit être rapide et sécurisé dans le cimetière identifié par les autorités conformément aux textes réglementaires en vigueur. Le corps doit être enterré à la profondeur habituelle dans un endroit surveillé et sécurisé du cimetière.