La route côtière reliant Belyounech à Fnideq, habituellement paisible, s’est transformée ces derniers jours en un axe placé sous haute surveillance. Des dizaines de véhicules des forces de l’ordre étaient alignés le long du tracé, tandis que les phares des 4x4 des Forces auxiliaires perçaient l’obscurité. Leur mission: prévenir toute tentative d’assaut contre le grillage séparant le territoire marocain du préside occupé de Sebta.
Depuis plusieurs jours, des appels à franchir collectivement la frontière circulent sur les réseaux sociaux. Des vidéos et messages incitant à «rééditer le scénario de 2024»- où des centaines de migrants avaient tenté d’entrer à Sebta par la mer ou à travers les montagnes de Belyounech- ont mis en alerte les autorités locales.
Dès les premières heures du mardi 14 octobre, les forces de sécurité se sont déployées sur tout le périmètre frontalier, de la côte de Fnideq jusqu’aux forêts épaisses de Belyounech. Sous la supervision directe du wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et du gouverneur de la préfecture de M’diq-Fnideq, le plan d’action préventif s’est enclenché: patrouilles motorisées, surveillance aérienne et présence continue sur les hauteurs dominant le poste de Sebta.
Pendant deux nuits consécutives, les 14 et 15 octobre, plus de 250 agents ont monté la garde sans relâche. Dans la pénombre, les hélicoptères de la Gendarmerie royale ont sillonné le ciel, leurs faisceaux lumineux balayant les bois proches du grillage. Grâce à ce dispositif anticipé, toutes les tentatives de franchissement ont été déjouées. Plusieurs jeunes Marocains, mais aussi des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, ont été interceptés avant de pouvoir approcher la frontière. Parmi eux, des femmes, des enfants et des mineurs isolés qui comptaient rejoindre Sebta à la nage.
Lire aussi : Qui sont ces Marocains qui tentent de rallier Sebta? Et où est le gouvernement?
Les opérations de ratissage menées conjointement par les forces de l’ordre et la Gendarmerie royale ont abouti à l’arrestation d’environ 850 personnes, pour la plupart issues de pays d’Afrique subsaharienne, cachées dans les forêts avoisinantes de Belyounech. Les unités aériennes ont joué un rôle crucial dans ces arrestations en guidant au sol les équipes de terrain.
Dans la nuit du mercredi au jeudi, le calme s’est réinstallé dans la région. Mais la frontière n’a pas retrouvé son apparente tranquillité: des patrouilles motorisées sillonnent encore les abords du poste frontalier de Bab Sebta, appuyées par des véhicules équipés de canons à eau et des équipes de surveillance mobile. Sur la corniche de Fnideq, les forces auxiliaires et la Sûreté nationale veillent toujours sur la côte.
Malgré la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux, prétendant des percées réussies vers Sebta, la situation reste sous contrôle. Les autorités locales affirment que la vigilance se poursuivra dans les jours à venir. Pour l’heure, le dispositif déployé sur la frontière de Sebta demeure l’un des plus étroits jamais observés, symbole d’une détermination claire: empêcher à tout prix un nouvel assaut collectif.
المغرب يعزز تواجده الأمني على حدود سبتة المحتلة لإحباط محاولات اقتحام جديدة









