Fils de milliardaires accusés de viol: la garde à vue prolongée, la présumée victime entendue par la BNPJ

Siège de la BNPJ, Casablanca

Le siège de la Brigade nationale de la police judiciaire, à Casablanca.

Révélée par Le360, l’affaire impliquant des fils de grandes fortunes marocaines, soupçonnés de viol sur une ressortissante française, connaît un nouveau rebondissement. Sur ordre du procureur du Roi, la garde à vue des trois suspects a été prolongée de 24 heures pour permettre à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de poursuivre ses investigations. La victime présumée, une avocate française, a quant à elle déposé plainte hier jeudi 21 novembre et a été auditionnée à Casablanca.

Le 22/11/2024 à 12h18

Soupçonnés de viol contre une jeune ressortissante française, Kamil B., M’hammed A. et Saad S. ont été interpellés le mercredi 20 novembre à Casablanca. Les trois jeunes hommes ont été placés en garde à vue à la disposition de l’enquête judiciaire menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), sous la supervision du parquet. Ce vendredi 22 novembre, nous apprenons que leur séjour au siège de la BNPJ à Casablanca sera prolongé de 24 heures, afin de permettre à la BNPJ d’approfondir ses investigations.

Après son compagnon Mohamed Amine N., un haut cadre de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la présumée victime, une jeune avocate française, a déposé à son tour une plainte contre les trois suspects et a été auditionnée le jeudi 21 novembre, à Casablanca, par des éléments de la BNPJ, a appris Le360. Elle a soumis aux enquêteurs un rapport d’expertise médicale établi à Paris, prouvant des traces de rapports sexuels et de lésions des muqueuses génitales. Un document pourrait faire basculer l’affaire qui, visiblement, n’a encore pas révélé tous ses secrets.

Cette affaire, qui prend une tournure sordide, remonte à une soirée donnée le samedi 2 novembre dans le domicile de Kamil B. à Casablanca. Selon nos informations, ladite réception, organisée par ce jeune homme appartenant à une célèbre famille présente dans le secteur pharmaceutique, a réuni une centaine de convives. Parmi eux figuraient les deux co-accusés, également issus de familles aisées, notamment M’hammed A., fils d’un haut dirigeant d’une organisation patronale et propriétaire d’un groupe marocain multisectoriel.

La présumée victime accuse les trois jeunes hommes de l’avoir violée au cours de la soirée. Nombre d’invités et de domestiques ont été convoqués par la police pour témoigner dans le cadre de l’enquête. Comme nous le rapportions dans un précédent article, Kamil B. (qui se trouve être le cousin de Mohamed Amine N., le compagnon de la présumée victime) a reconnu avoir eu un rapport sexuel «consenti» avec la jeune femme, mais récuse toute allégation de viol. Les deux autres suspects, M’hammed A. et Saad S., ont confirmé la version de Kamil B., mais nient avoir eu une quelconque relation sexuelle avec la jeune avocate.

Après l’expiration des 72 heures de garde à vue, les suspects seront déférés devant la justice. Et compte tenu de la gravité des accusations, le procureur du Roi va sans doute transférer leur dossier au juge d’instruction. Ce n’est très probablement que le début d’un long feuilleton judiciaire qui suscite, on s’en doute, beaucoup d’intérêt dans les salons casablancais.

Par Wadie El Mouden
Le 22/11/2024 à 12h18