Festival de Fès des musiques sacrées: condamnés à un an de prison ferme, Zouiten et Skalli font appel

Faouzi Skalli (à gauche) et Abderrafie Zouiten.

Faouzi Skalli (à gauche) et Abderrafie Zouiten. . DR

Revue de presseKiosque360. La Cour d’appel de Fès a condamné le directeur du Festival des musiques sacrées du monde, Abderrafie Zouiten, ainsi que son prédécesseur Faouzi Skalli à une peine de prison ferme d’un an pour détournement de fonds. Les deux hommes ont décidé de faire appel de ce verdict. Une revue de presse des quotidiens Al Akhbar et Assabah.

Le 23/06/2022 à 05h54

La Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès a condamné, mardi dernier, à des peines de prison ferme les responsables de la Fondation «Esprit de Fès», organisatrice du Festival des musiques sacrées du monde. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 23 juin, que le directeur général du festival, Abderrafie Zouiten, et son prédécesseur Faouzi Skalli, ainsi qu’Abdelkader El Ouzzani ont écopé d’une année de prison ferme pour détournement de fonds et dilapidation de l’argent public. Abderrafie Zouiten et Faouzi Skalli ont décidé d'interjeter appel de ce verdict.

La cour a également condamné la directrice d’une société et un commerçant à 10 mois de prison ferme pour falsification de documents, tandis que huit autres accusés ont été acquittés. La poursuite judiciaire a été déclenchée quand une plainte a été déposée auprès du Procureur général du Roi portant de graves accusations contre Zouiten et les autres protagonistes.

La plainte signale que de l’argent de la fondation aurait été utilisé par le directeur du festival pour affréter un avion qui l’a transporté, en compagnie de sa fille, de Fès à Milan, en Italie, moyennant une somme de 46.000 euros (près de 470.000 dirhams). Les mis en cause ont été accusés, par ailleurs, de falsification des procès-verbaux de l’assemblée générale et du conseil d’administration de la Fondation du festival qui se sont déroulés le 25 novembre 2015. Des PV qui ont été émargés par Abderrafie Zouiten et l’un des signataires de la plainte, en l’occurrence le secrétaire général de la Fondation, Abdelhamid Benmakhlouf. Par ailleurs, un rapport établi le 31 décembre 2016 par le contrôleur financier de la Fondation a révélé un déficit injustifié de plus 6 millions de dirhams.

Le quotidien Assabah qui traite le même sujet souligne que la chambre criminelle a décidé de traiter séparément les dossiers d’un travailleur occasionnel, qui ne s’est pas présenté au procès, et d’un homme d’affaires et ancien président du Conseil régional de tourisme de Fès, également absent pour raisons médicales. A l’annonce du jugement, l’ancien directeur et fondateur du festival, Faouzi Skalli, à commencé à crier, tandis que ses co-accusés n’ont pas pipé mot, bien qu'ils paraissaient visiblement très secoués.

Au cours du procès, qui a démarré le 26 février 2021, trois membres de la Fondation ne s'étaient pas constitués partie civile alors qu'ils étaient à l’origine de la plainte déposée auprès du Procureur général de la Cour d’appel de Fès. Il s’agit du secrétaire général, du trésorier et d’un membre du conseil d’administration de la Fondation qui ont accusé le directeur général, Abderrafie Zouiten, d’avoir détourné la somme de 460.000 dirhams pour affréter un avion, de falsifier les PV des assemblées générales et de transporter des documents administratifs et comptables vers une destination inconnue. Abderrafie Zouiten sera représenté, au cours de la procédure d'appel, par Maître Abdelkébir Tabih. 

Par Hassan Benadad
Le 23/06/2022 à 05h54