Le juge d’instruction près la cour d’appel de Rabat a clôturé son enquête concernant un haut responsable judiciaire, ancien procureur général adjoint du Roi près la cour d’appel de Fès. Ce dernier est visé par de graves soupçons de corruption, de trafic d’influence et de participation à la diffusion de fausses informations.
Face aux accusations, le magistrat a tenté de se retrancher derrière la thèse de règlements de comptes entre cadres. Cependant, le juge instructeur a opposé à cette défense les conclusions tangibles des investigations menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), rapporte Al Akhbar dans son édition du week-end des 11 et 12 octobre.
Des expertises graphologiques et téléphoniques ont formellement établi que l’accusé avait de sa main rédigé des messages contenant des allégations malveillantes à l’encontre de juges et de personnalités publiques, destinés à un certain Driss Ferhane, éditeur d’un site internet résidant en Italie.
Cette affaire éclate suite à la plainte d’un homme d’affaires de Fès où officiait le magistrat. Le plaignant affirme que ce dernier entretenait des relations avec des intermédiaires, depuis poursuivis par la justice pour leur implication, avec Ferhane, dans des diffusions incitant à la remise en cause de l’intégrité territoriale du Royaume. Selon ses dires, l’accusé utilisait ces canaux pour transmettre des informations calomnieuses au détenteur du site. Il a même produit à la justice une lettre, écrite par le suspect et destinée à Ferhane, visant à nuire à l’un des adouls.
L’homme d’affaires, propriétaire d’un hôtel et de plusieurs projets commerciaux à Fès, se présente comme une victime ayant subi un véritable système de prédation. Il dénonce avoir été la cible de trafic d’influence, de chantage, de corruption et d’escroquerie. Le magistrat aurait artificiellement créé de toutes pièces des affaires judiciaires le concernant, le persuadant de son implication pour mieux lui extorquer de l’argent. En échange de sommes conséquentes, il promettait d’obtenir des désistements et de classer les dossiers, relaie Al Akhbar.
Une confiance aveugle, explique le plaignant, l’a poussé à satisfaire toutes les demandes du magistrat, lui remettant régulièrement des fonds et lui rendant de multiples services. Le réquisitoire est encore plus accablant lorsque l’homme d’affaires impute à l’accusé le harcèlement sexuel dont aurait été victime son épouse alors qu’il était incarcéré pour une affaire de chèque sans provision – une incarcération qu’il attribue lui-même aux manœuvres du magistrat.








