C’est une véritable secousse qui vient d’ébranler le Conseil de la région de Fès Meknès. Le secrétaire général de cette collectivité territoriale vient d’être interdit de quitter le territoire, sur décision du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès, après s’être retrouvé impliqué dans une affaire en lien avec un trafic international de drogue et des faits de blanchiment d’argent.
Deux policiers, en poste à Tanger et Nador, sont eux aussi concernés par cette décision de justice, indique Al Akhbar de ce lundi 11 novembre. Selon le quotidien, ces interdictions font suite au démantèlement d’un réseau de trafic de drogue, opérant à Fès.
Suite à une opération menée par les services de la Brigade de la police judiciaire de Fès, cette affaire a pu être résolue grâce à des informations précises fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Trois personnes parmi les membres de ce réseau ont, dans un premier temps, été interpellées, et se retrouvent poursuivis en état de détention.
Les autres suspects dans cette affaire seront, quant à eux, poursuivis en état de liberté, mais devront aussi répondre à de graves chefs d’accusation: «trafic international de drogue», «blanchiment d’argent», «faux et usage de faux», «corruption», «infraction à la réglementation des changes» et «acceptation de chèques sous forme de garanties».
Al Akhbar précise que le réseau démantelé avait recourt à l’achat de véhicules de luxe, faisait l’acquisition de biens immobiliers et créait des entreprises touristiques dans le but de blanchir l’argent engrangé grâce à ce trafic de drogue.
Parmi les structures créées dans ce but, les enquêteurs ont identifié un bureau de change de devises, récemment installé à Fès. Toutefois, c’est bien le trafic de véhicules qui a été le moyen privilégié dans leurs opérations de blanchiment de l’argent sale qu’ils engrangeaient, le chef de ce réseau pouvant se targuer d’une expertise dans ce domaine.
Selon Al Akhbar, l’individu parvenait à «récupérer» des voitures de luxe hors du Maroc, comme moyen de paiement de la drogue dont il faisait le trafic, avant de les revendre sur le territoire national, ou encore les utilisaient pour transporter différentes marchandises de contrebande dans d’autres opérations.
En ce qui concerne le bureau de change de devises, il avait principalement pour rôle de couvrir les dépenses à l’étranger des membres de ce réseau, dont celles en lien avec l’enregistrement des véhicules obtenus en tant que moyen de paiement.
Al Akhbar explique que le gestionnaire du bureau de change de devises recevait de la part du chef du réseau des sommes qu’il ne renseignait pas dans la base de données, afin de pouvoir les transmettre à des complices sans laisser de trace.
Le quotidien relaie aussi le fait que le secrétaire du Conseil de la région de Fès-Meknès, autre prévenu dans cette affaire, a admis connaître le chef présumé du réseau démantelé.
Il a aussi révélé avoir été en affaires avec un agent de police, avec lequel il s’était associé dans un café à Fès, et avoir créé une société de location de véhicules immatriculés au nom de l’épouse de celui-ci, sur la base d’un accord tacite entre eux.
Cette association a aussi été marquée par la mise à disposition de deux véhicules inscrits au nom de cette société, alors qu’elle était jusqu’ici enregistrée au nom d’une autre entreprise, spécialisée dans le transport touristique, et appartenant au secrétaire général du Conseil de la région.
Les connexions avérées qu’a révélées l’enquête, entre ces individus et des membres du réseau démantelé, a fini par prouver leur implication. Ils devront désormais répondre de leurs actes devant la justice.