L’interdiction de la présence des femmes au cimetière, lors de la mise en terre d'un défunt, revient au devant de l’actualité. Le 11 octobre, le député Omar Balafrej (FGD, opposition) a adressé une question écrite aux ministres de l'Intérieur et des Habous et Affaires islamiques, Abdelouafi Laftit, et Ahmed Taoufiq, demandant des clarifications à ce sujet.
«C’est parti de l’appel d’une citoyenne de Marrakech qui était révoltée car on ne lui a pas permis d’assister à l’enterrement de son père», nous déclare Omar Balafrej.
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«Il n’y a aucun texte de loi qui interdit aux femmes d’assister aux enterrements. S’agit-il d'un excès de zèle de certains fonctionnaires? Il faut que les ministres concernés clarifient les choses», ajoute le député de la FGD, pour lequel le contexte du Covid-19 ne doit pas donner lieu à plus d’abus de ce genre.
Une aberration, une de plusLe360 a pu retrouver la trace de cette jeune femme de Marrakech, qui a perdu son père, il y a une semaine. Elle se trouve toujours sous le choc de cette interdiction qui lui a été faite de lui faire un dernier adieu, qui s'ajoute à celui du deuil qu'elle traverse.
«Au début, c’est le gardien du cimetière qui m’a fermé la porte au nez. Une autre personne est venue me dire que c’était hram [péché, Ndlr] et que je ne pouvais pas assister à l’enterrement de l’un des êtres les pus chers à mon coeur», témoigne F.M., ex-cadre dans plusieurs institutions du pays.
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En fin de compte, F.M. a dû rester hors du cimetière en compagnie de sa mère, sa soeur et sa tante. «Ce n’est que plus tard que le même gardien est venu nous dire que nous pouvions nous recueillir sur la tombe de mon père. C’est aberrant», dénonce-t-elle.
«Il n’y a pas de loi, mais une certaine tradition, vieillotte, qui n’a plus lieu d’être. Le temps où les hommes partaient au cimetière alors que les femmes restaient aux fourneaux pour préparer le repas funèbre est révolu», renchérit Omar Balafrej.
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