Chantage, diffamation, extorsion de fonds, incitation au désordre, fausses informations avec pour finalité le trouble de l’ordre public, règlement de comptes… Quand les réseaux sociaux sont exploités à des fins répréhensibles, on ne peut imaginer les dégâts qu’ils pourraient causer. L’exemple nous vient de Tétouan où, selon le quotidien Al Akhbar qui publie l’information dans sa livraison du week-end des 6 et 7 août, une page Facebook s’est spécialisée dans tout cela.
Le quotidien parle d’abord d’extorsion de fonds. Cette page très connue et surtout fréquemment consultée au niveau local, s’est ainsi spécialisée dans la diffamation. Elle s’attaque aux personnalités locales, notamment des responsables dans des organismes publics à caractère sensible, en les accusant d’actes punis par la loi comme la corruption ou l’abus de pouvoir.
Plusieurs personnalités en ont fait les frais, relève le quotidien. Non seulement ils sont diffamés mais cette page, dont le quotidien a cité le nom, n’hésite pas à publier de fausses informations les concernant. Elles sont également victimes de chantage et de tentative d’extorsion de fonds. Les victimes ont donc décidé de saisir la justice. Elles ont, en effet, entamé les procédures d’usage en ce sens. Elles ont ainsi engagé des avocats qui ont entrepris de déposer plainte auprès du procureur du Roi.
Le Parquet devrait, par la suite, ordonner l’ouverture d’une enquête pour identifier les personnes qui se cachent derrière cette page et convoquer leurs administrateurs afin de les soumettre à un interrogatoire. La page serait même, selon la même source, utilisée dans le cadre de règlements de comptes entre les mafias de la drogue et les réseaux spécialisés dans le blanchiment d’argent à l’échelle de la région du Nord.
Cette page, dont l’administrateur serait installé à l’étranger et qui est alimentée en informations, ou plutôt en fausses informations, depuis Tétouan et sa région, s’attaque particulièrement à des responsables dans les milieux sécuritaires et de la justice, le plus souvent dans une tentative d’influer sur le cours des enquêtes ou des procès en cours.
Ce n’est pas tout, ajoute le quotidien. Cette page est également spécialisée dans la publication de fausses informations, des fake-news, pouvant troubler l’ordre public, surtout en cette période d’accueil d’un nombre important d’estivants venus de plusieurs régions du pays. Cette page appelle également à des protestations et des grèves dans des secteurs sensibles comme la santé.
Al Akhbar, qui cite des sources sécuritaires, affirme que cette page est actuellement traquée par les services de la brigade de lutte contre les crimes électroniques. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les services de la police au niveau de la ville ont à traiter ce genre de dossiers, souligne le quotidien. En effet, la police locale a déjà pu démanteler plusieurs réseaux spécialisés dans le chantage sur Facebook. Les personnes impliquées dans ces affaires ont toutes été déférées devant la justice. D’autres affaires d’extorsion de fonds et de sextorsion sur les réseaux sociaux ont également été élucidées grâce au travail du laboratoire d’analyse des traces numériques, récemment installé dans la préfecture de police de Tétouan.