Ces dernières semaines ont été marquées par une augmentation exponentielle des cas positifs de Covid-19 dans différentes villes du Royaume, ce qui a conduit les autorités à édicter de nouvelles mesures restrictives, dont l'instauration d'un couvre-feu nocturne.
Au premier abord, nombreux sont ceux et celles qui remettent cette mesure en question, avec cet argument, a priori imparable: le virus ne serait pas plus virulent la nuit que le jour.
Or, il faut savoir que le couvre-feu permet de limiter tout type de rassemblement festif, dont, et tout particulièrement les soirées, organisées dans des cercles privés, au cours desquelles la vigilance envers les gestes barrières est fortement réduite. Il permet aussi de limiter les déplacements.
Cette deuxième fonction engendre aussi une baisse significative du nombre d’accidents et fait chuter la criminalité.
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Par exemple, pendant le confinement où les déplacements étaient réglementés et le couvre-feu en vigueur, les affaires de vol à l’arrachée avaient régressé de 24% et les crimes liés au vol sous la menace d’arme blanche avaient baissé de 52%.
Les accidents de la route dans le périmètre urbain avaient connu une baisse de 79,59 %, le nombre de personnes grièvement blessées dans les accidents de la circulation avait chuté de 79,12 % et une baisse de 81,05 % avait été constatée au niveau du nombre des blessés légers, selon des statistiques fournies par la DGSN.
Les crimes liés à la violence avaient également enregistré un net recul. Le nombre de tentatives d’homicide avait été divisé par 1,75 alors que le nombre d'affaires de coups et blessures ayant entraîné la mort avait été divisées par 2,5 toujours selon la même source. Cette baisse très importante peut s’expliquer très simplement par l'instauration du couvre-feu, imposé lors du confinement, étant donné que la majorité de ces crimes ont lieu de nuit.
Par corrélation, ces chiffres, enregistrés lors des premiers mois du confinement, peuvent être rapportés au couvre-feu nocturne, car il interdit tout type de déplacements, à l’exception de ceux imposés par des raisons de santé ou des motifs professionnels.
Pour les structures de santé et le personnel soignant, notamment dans les services d’urgence submergés par les cas de Covid-19, tout au long de la journée, cette baisse de la criminalité et des accidents de la route grâce au couvre-feu est un grand soulagement.
Cette mesure permet donc de réduire la pression à laquelle les soignants doivent faire face depuis le début de la pandémie. C’est aussi le cas pour les forces de l’ordre, mobilisées en cette période d'état d'urgence sanitaire.